Interview Mme Glao née Tia Philomène Aman.
Mariée, mère de 6 enfants dont deux (2) filles et quatre (4) garçons. Mon mari s’appelle Glao Diomandé. Je suis née à Man et marié à Sipilou. Mon mari est de Sipilou. Je vivais avec lui à Sipilou, mais lorsque la guerre a déclenché, je suis avec lui chez mes parents.
Quelle activité meniez-vous avant d’entrer dans le transport?
Je faisais champ d’arachide. La première année, j’ai eu 70 sacs. En 2007, j’ai vendu un sac à 5000. ça m »a rapporté 350.000Fcfa. Et après j’ai commencé à vendre poisson au marché. L’argent de poisson, j’ai pris pour acheter des boeufs et j’ai fait un parc. Avec la guerre de 2011, j’ai tout perdue et lorsque je suis arrivée à Man, j’ai tout repris à zéro. Je partais prendre boisson en Guinée pour venir vendre, après je partais à Abidjan pour prendre aussi boisson pour venir vendre. Et lorsque ça commencé à aller, j’ai commencé à vendre la boisson solibra. A partir de là, j’ai commencé à me retrouver. Et puis chemin faisant, j’ai constaté que les parents avaient du mal à trouver des moyens de transport pour aller chercher leur pension à Daloa. Pour leur venir en aide, j’ai donc décidé de mettre des Massa (Ndlr: mini car de 22 places) à Leur disposition pour leur faciliter la vie. Voici comment je suis entrée dans le transport, j’ai démarré avec deux massa. Et avec la bénédiction des parents, après les massa, j’ai pu acheter des cars. Je signale que je n’ai jamais pris de crédit pour acheter mes véhicules. Je n’ai pas de dettes non plus. Aujourd’hui, grâce à la petite force que Dieu m’a donné j’arrive à aider beaucoup de jeunes, et des femmes de Man. Vous entendez parler Mme Glao, j’ai commencé avec 350.000 fcfa pour être là où je suis en ce moment. A la différence d’autres personnes qui passent par des prêts avec des banques pour réaliser leurs activités, moi, c’est ma daba et ma machette qui m’ont permis d’acheter mes cars climatisés.
Il y a combien d’années que vous êtes dans le transport?
7 ans.
Combien de cars avez-vous aujourd’hui?
J’ai 12 cars climatisés. Les non climatisés de 50 places et de 35 places, j’en ai 35.
En dehors du transport que faites-vous d’autres en ce moment?
Comme j vous disais précédemment, je suis aussi éleveur, je suis d’ailleurs présidente des éleveurs ivoiriens du Tonkpi. J’ai construit un hôtel. Je suis représentante d’une usine de mèches à Man, je suis représentante de Solibra à Man.
Avec toutes ces casquettes, est-ce que la vie est facile pour vous?
Oui. Parce que j’aime ce que je fais. Lorsque vous aimez ce que vous faites, vous ne pouvez pas trouvez ça compliqué ou difficile. Je suis aussi aidé par de nombreux jeunes gens qui travaillent.
Avec toutes ces responsabilités, comment gérez-vous vos tâches à la maison?
J’ai le temps pour mon mari et mes enfants. Tout est programmé et ils ont leur place et lorsque l’heure de rentrer à la maison arrive quelque soit ce qu’il y a au travail, je laisse pour aller auprès de mon mari et de mes enfants.
Est-ce que vous avec des conseils à donner aux jeunes gens et jeunes filles?
Je leur dirai de ne pas aimer la voie de la facilité. Pour être comme Mme Glao, il faut accepter de se battre. Je continue d’aller au champ, j’ai plantation d’hévéa, j’y vais, et j’y travail avec les manœuvres qui y sont. Le soleil me tape, la pluie me chicotte, mais dans la vie, il faut aimer travailler. Des fois, des gens sont surpris de me voir au champs, mais c’est cela le bon exemple. Ce n’est pas facile de devenir riche, mais avec persévérance et abnégation u travail, on parviens toujours à ce qu’on souhaite.
Apparemment, vous n’avez pas fait d’études, mais vous parvenez à bien gérez, quel votre secret?
(Rires). C’est un secret. On ne peut pas tout dire. Mais je conseille à mes filles de travailler, de faire du commerce et de ne ps compter sur l’argent de garçon. Il n’est pas dit que c’est l’homme qui doit construire et que la femme va venir dormir dedans. La femme peut construire et l’homme va dormir dedans ou même les deux peuvent le faire ensemble. Je vous fais une confidence. J’ai construit pour mes enfants chacun a sa maison, demain si je ne suis plus là, il n’y aura pas à se battre sur un quelconque héritage parce que de mon vivant, je leur donner chacun ce que je peux leur donner.
Vous êtes une femme prospère, comment concevez-vous la beauté?
Pour moi, la beauté ce n’est pas produit. C’est le comportement. La manière d’être, de se comporter, de parler et surtout de se soumettre à son mari. Parce que c’est de là que vient la bénédiction.
Est-ce que vous vous maquillez?
Non, ça ne m’intéresse pas beaucoup.
Et vos cheveux..
Je vais au salon pour les nettoyer
Qu’est ce que vous mangez?
Je mange la nourriture de chez moi. Je suis Yacouba, donc, c’est du kplé, du djomgblé, des feuilles…
Vous faites la cuisine?
Oui. De temps en temps. Tous les matins en général, je fais la cuisine pour mon mari.
Vous aimez les pantalons ou plutôt les jupes et robes.
Je n’ai pas préférence particulière. Je porte tout, mais en fonction des circonstances.
Un dernier mot.
Je demande aux Ivoiriens de se pardonner et de s’aimer, d’aimer notre pays, d’aimer le président qui est là. Chacun à son tour. Il faut qu’on prie pour notre pays et qu’on travaille ensemble pour le bonheur de tout le monde.
Francis yao
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