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Mariage en Pays Baoulé

Le Mariage chez les Baoulé

   A mesure qu’on avance dans le temps, les us et coutumes des peuples africains se perdent dans les vastes océans de l’oubli. Les pratiques ancestrales qui devraient en principe, servir de base à la construction d’une société moderne plus équilibrée ne sont que l’ombre d’elles-mêmes. C’est dans le souci de contribuer à la sauvegarde de ces valeurs que Koundan Magazine se fait le devoir d’opérer un retour aux sources dans le domaine du mariage au cours de cette année 2014. Le  peuple Baoulé  et les Agni inaugurent cette nouvelle rubrique consacrée aux valeurs traditionnelles du mariage.

Qui sont les Baoulé?

Vivant essentiellement au centre de la Côte d’Ivoire, le peuple Baoulé fait partie du grand groupe Akan originaire du Ghana. C’est au XVIII ème S que fuyant une guerre de succession  sous la houlette de la reine Abla Pokou, ils s’installent en Côte d’Ivoire. Selon la légende le nom Baoulé vient du sacrifice, par la reine Pokou, de son fils unique Kouakou, un bébé de 6 mois afin de passer le fleuve Comoé, alors qu’elle menait la fuite de son peuple du Ghana: “ba ou li” (“l’enfant est mort”). Les Baoulé se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé. Toutefois, à la recherche de terres à cultiver, une bonne partie de ce peuple se retrouve dans les zones forestières du sud-ouest, de l’ouest où s’étendent de vastes plantations de cacao et de café.

Que pensent-ils du mariage?

Comme chez la plupart des peuples africains, le mariage chez les Baoulés n’est pas l’union entre deux individus, mais entre deux familles. C’est pourquoi, la célébration d’un mariage est précédée de longues et patientes discussions entre les familles de l’homme et de la femme censés se marier. D’ailleurs, autrefois le couple ne pouvait pas vivre ensemble avant le mariage. De plus, dans leur système matriarcal même si c’est l’homme qui fait le pas et la demande d’épouser la femme, il est essentiel que cette dernière veuille aussi épouser l’homme. Il n’y a donc pas de mariage forcé.

Les différentes étapes d’un mariage traditionnel:

 1) Le “Kôkô” ou la cérémonie des fiançailles

Le Kôkô  est une onomatopée  représentant les coups que l’homme donne à la porte de la famille de la femme qu’il veut épouse afin d’obtenir la permission à la famille de la jeune fille l’autorisation de la prendre pour compagne. C’est  l’étape au cours de laquelle, la famille du prétendant vient rencontrer officiellement celle de la femme famille pour leur signifier sa volonté d’épouser leur fille. Cérémonie sobre et restreinte aux deux familles, le kôkô enclenche le processus du mariage. Au nom de la famille du prétendant, un porte-parole chargé de mener les discussions avec la famille de la femme. Il faut souligner qu’en principe, les futurs mariés ne participent pas aux discussions. Que ce soit au niveau des fiançailles comme du mariage proprement dit, des dons symboliques sont requis.  En général pour les fiançailles, la famille du prétendant offre de la boisson alcoolisée (Gin) à la famille de la femme.

Pour se faire il faut 4 bouteilles de liqueurs reparties comme suit.

-Une bouteille pour le coté maternel de la fille

-Une bouteille pour le coté paternel

-Une bouteille pour la communauté de ressortissant du village

-Une bouteille  qui est consommée sur place et qui sert de témoin pour les fiançailles

2)   Le mariage proprement dit

Intervenant après le “Kôkô”, le mariage à proprement parlé est l’occasion d’une fête. Ouvert aux amis et connaissances des conjoints, la cérémonie du mariage traditionnel ne se limité pas aux seuls parents des deux conjoints. Voici les éléments qui composent la dot :

–  6 bouteilles de liqueur

Le mariage civil peut se faire avant comme après le mariage traditionnel.

 

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