Dembélé BINTOU (mannequin) : « Sans un bon mannequin, il n’y a pas de bon défilé »
Elle est belle, elle est grande (1,80m), elle est mannequin, bref. Elle n’est plus à présenter. Son profil se confond à celui des grands noms connus dans le monde du mannequinat. Bintou Dembélé alias Lyly a tout pour plaire. Cela fait une dizaine d’années que cette perle du T fait la fierté des stylistes ivoiriens et internationaux. Elle a trouvé un petit moment pour nous parler du métier, des défilés…
Peux-tu nous parler de tes débuts ?
Comme dans toute chose, le début est toujours difficile. Il en a été de même pour moi. Mais Dieu merci, aujourd’hui je suis connue dans le milieu de la mode. Cela fait plus de dix ans que j’exerce le métier de mannequinat et tout ça par le biais d’une dame du nom de Judith Zagoré. Je peux m’appeler une professionnelle et je m’ adaptable à tous les styles de mode (publicité, défilé de
mode…).
Le mannequinat est-ce un rêve pour toi ?
Un rêve non, c’est trop dire. Ce qui peut bien pousser une personne au mannequinat, c’est la propreté et le côté beauté de cette personne. C’est une lucarne pour la belle femme de pouvoir montrer sa beauté au public, si j’ose le dire. En un mot, je peux dire que ce n’était pas un rêve mais une joie. Parce qu’il y avait le basketball qui s’imposait à moi compte tenu de ma taille, le mannequinat avec mes épaules, la natation (sourire). Et, c’est le mannequinat
qui a pris le dessus.
Est-ce facile d’exposer ta silhouette ?
C’est facile. Personnellement, je me mets en tête que je suis mannequin. Il faut savoir une chose, tant que tu es belle, tu as la forme, tu peux passer aux yeux des gens. Dans le cas contraire, si tu es jeune que tu n’as pas la forme et que tu prends des rondeurs, tu es obligée d’abandonner. C’est le métier qui le demande. ce qui est jolie n’est pas difficile à exposer.
Mais, il faut faire très attention. Que ressens-tu en tant que mannequin?
Je me sens bien dans ma peau. J’en suis fière. Côté positif, il y a l’attirance, la satisfaction et l’assurance. On rencontre du monde, on voyage, on a certaines entrées dans certains endroits. Côté négatif, tous ces côtés positifs ont tendance à monter à la tête de certaines filles, qui oublient que c’est le moment de se construire un avenir et non profiter de l’instant présent.
Des contraintes ?
Pas du tout. On travaille pour ça, afin de subvenir à nos besoins.Ton avis sur le diktat du mannequinat… Il faut dire qu’aujourd’hui les données ont changé. On trouve des mannequins de grande forme qui s’imposent. A mon avis, ce n’est pas une mauvaise idée. Mais il faut que les gens sachent que le mannequin en vrai, c’est une personne fine, belle et grande. Ce n’est pas un concours entre les
mannequins grande forme et petite forme. C’est pour donner peut-être l’occasion aux femmes de se sentir bien dans leur peau. Une chose est certaine, on ne vient pas au mannequinat pour le plaisir, non. Il
y a des critères qui s’imposent. Il y a des mannequins professionnels, il faut savoir
les identifier.
…Et la mode ?
En Côte d’Ivoire, la mode a beaucoup évolué. Je ne parle même pas des mannequins même si nous luttons pour avoir plus de cachets. Du coup, on est obligé de se vendre différemment. C’est-à-dire chacune est obligée de discuter son cachet personnellement. Ce qui n’est pas chose facile. Mais, il faut savoir se vendre. Pour l’heure,nous espérons que les acteurs de la mode, de la communication qui sont les piliers essayent tant bien que mal de revoir ce qui est bon pour nous. Il y va de la notoriété du métier. Sans un bon mannequin, il n’y a
pas de bon défilé. Et ainsi de suite. Sinon, la chance d’un mannequin, c’est qu’il est pluridimensionnel.
Le défilé qui t’a le plus marqué?
Sourire. Euh ! Africa Nova, un défilé de mode où tous les pays du monde étaient représentés. Il y avait toutes sortes de mannequins : des pygmées… Moi, j’ai eu la chance de défiler pour L’Oréal, dans des tenues espagnoles transparentes, c’était vraiment sublime. Un secret, je me suis cachée pour poser dans ses tenues, parce que mon père n’aurait jamais accepté. Dieu merci, il n’a jamais vu les photos jusqu’à sa mort.
Ta plus grande déception
Soupire. C’est triste. Quand des personnes te disent de venir défiler et qu’elles n’arrivent pas à respecter leurs engagements, c’est décevant.
Quels conseils donneriez-vous à une fille qui souhaite faire du mannequinat ?
Toujours rester soi-même peu importe ce qui arrive. Cultiver cette confiance en soi et faire des choix intelligents concernant votre carrière et votre futur. Aussi, rester agréable surtout avec les gens avec qui on travaille. C’est un milieu très spécial, il faut du caractère et de l’expérience : une jolie frimousse ne suffit pas, il y a des milliers de jolies jeunes filles. Surtout, j’insiste sur ce volet, il faut que mes soeurs finissent leurs études. Un mannequin qui ne sait pas s’exprimer, ça ne fait pas joli. Il faut savoir aussi que l’aura y est pour beaucoup dans ce métier.Le mannequinat est un métier comme les autres avec ses bons et mauvais côtés mais le mannequinat est au devant de la scène. Donc il est plus délicat avec toutes ses tentations.
Florence Edie
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