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ANZATA OUATTARA: «Le henné et le beurre de karité, mes secrets de beauté»

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Mariée et mère de quatre enfants, Anzata Ouattara est la responsable commerciale du groupe «Média», journaliste dans un magazine de la place et écrivaine. Ses oeuvres «Les coups de la vie Tome 3 et 4 » ont eu le prix de la meilleure vente en 2010. Dans cette interview, elle nous parle de ses écrits et nous fait quelques confidences.

Racontez-nous votre aventure avec « Les coups de la vie ».

L’idée est venue de mon patron de mettre sur le marché un magazine de femmes. C’est là que l’aventure a commencé.En tant qu’agent commercial, j’ai proposé « Les Coups de la vie », une idée que j’avais à l’esprit depuis longtemps. Je me suis dit que pour un magazine de femmes, ce serait bon pour les gens d’exposer leurs problèmes et permettre à d’autres personnes de réagir. J’ai fait part de mon idée au Directeur de Publication et il m’a dit de présenter un modèle. Je lui ai raconté un « Coup de la vie » et il m’a dit d’écrire l’histoire. Je lui ai fait savoir que je n’étais pas journaliste, mais il m’a dit de le faire et qu’il avait la possibilité de corriger. Cela m’a rassurée et j’ai commencé mon tout premier «Coup de la vie». Au départ, en tant que commerciale, j’avais peur d’écrire.Je lui ai demandé de confier la rubrique à un journaliste. Il a refusé sous prétexte que je peux le faire. Il fallait que j’écrive moi-même. C’est ce que j’ai fait et il a apprécié. Depuis lors, j’ai commencé à écrire.

Aujourd’hui, vos écrits connaissent du succès à telle enseigne que vous avez été élue meilleure vente de l’année en 2010. Pensez-vous qu’ils ont un impact sur la population ?

Oui dans la mesure où je n’écris pas pour écrire. J’écris pour laisser des traces. Je parle du quotidien (de ce que l’on vit). En un mot, des choses qui touchent. Et c’est le but de cette rubrique. D’où son succès.

Est-ce à dire que « Les Coups de la vie » sont des problèmes vécus ?

Oui. Le plus souvent, on se dit que ce sont des histoires d’amour, mais ce sont toutes les grandes douleurs qu’on a pu vivre. Ce n’est pas forcément des histoires d’amour, ça peut être la perte d’un être cher, une histoire de voisinage. Il y a des histoires qui n’ont vraiment rien à voir avec l’amour. Je me souviens d’un titre comme « Le voisin qui ne saluait jamais ». C’est quelqu’un qui ne saluait personne dans son entourage. Le jour où il a eu un problème, c’est le voisinage qui l’a aidé. Donc ça, ce n’est pas une histoire d’amour mais « un coup de la vie ». Ç’a permis à ceux qui l’ont lu de retenir quelque chose et de savoir que la première famille qu’on peut avoir dans la vie c’est l’entourage. 

Que voulez-vous faire ressortir à travers vos écrits ?

Je veux faire comprendre aux gens que lorsqu’on prend un coup dans la vie, il ne faut pas se laisser abattre. Parce qu’on peut toujours rebondir. Et que tout ce qu’on fait dans la vie n’est pas rose. Il y a des hauts et des bas. Il faut pouvoir surmonter les coups qu’on reçoit.

Comment vous viennent les histoires ?

Au départ, j’avais demandé aux lecteurs d’écrire leurs histoires et de me les faire parvenir. A la longue, on s’est rendu compte que les gens n’aiment pas écrire. Donc, j’ai décidé de m’y mettre. Soit on vient me les raconter, soit ce sont des histoires que j’ai vécues. Il arrive que des gens envoient des histoires que je publie, mais c’est très rare.

Que pensez-vous de la nouvelle loi ivoirienne sur le mariage consacrant l’égalité entre l’homme et la femme?

Cette nouvelle loi a créé la polémique. Dans la mesure où les gens n’ont pas vraiment compris ou du moins, ils ont pris dans cette loi ce qui les arrange pour en faire tout un plat. Sinon, je ne crois pas que cette nouvelle loi puisse changer le comportement de la femme dans son foyer. C’est-à-dire la rendre irrespectueuse envers son mari. Cette loi est purement administrative. N’oublions pas que nous sommes Africains.Nous avons nos coutumes, nos habitudes. Donc, on demeure toujours Africain.

Dans « Les coups de la vie », ne pouvez vous pas amener les gens à comprendre l’esprit de cette loi à travers une histoire?

Bon, à moins que moi-même je comprenne ce que comporte cette loi. J’insiste et je persiste, ce n’est pas parce qu’une loi a été votée qu’on va prendre le dessus sur son homme. A condition qu’on n’ait pas envie de se marier. Voir les choses de cette façon, c’est qu’on n’a rien compris de cette loi. La femme doit toujours avoir du respect pour son homme. Et je ne pense pas que la loi dise le contraire.

Comment définissez-vous la femme?

Pour moi, la femme est au début et à la fin. C’est la mère, c’est l’épouse. En somme, la femme, c’est l’humanité. A mon avis, elle est plus importante que tout parce que tout part d’elle.

Vous arrive-t-il de tresser ?

(Rire). Bien sûr parce qu’il faut qu’on reste coquette. C’est ça aussi la femme. Il faut qu’on soit toujours coquette pour plaire à notre mari. 

Votre coiffure préférée.

La coupe. Ceux qui me connaissent savent que je change rarement.

Votre teint est naturel. Quel est votre secret de beauté ?

A mon avis, il faut s’entretenir, bien se doucher. Mettre l’accent sur l’hygiène, c’est très important. Moi, personnellement, je n’ai pas de secret particulier. J’utilise beaucoup le henné. On a tout ici, au lieu de se compliquer la tâche à acheter des produits qui viennent de l’extérieur. Comme pommade, j’utilise le beurre de karité. Et le brut. J’ajoute du parfum pour atténuer l’odeur. Je ne le prépare pas, je n’ajoute pas une pommade non plus. Ça raffermit, rajeunit et il n’y a aucun effet secondaire. J’utilise le henné comme gommage et le beurre de karité comme pommade de tous les jours. 

Votre avis sur la dépigmentation.

En tant qu’animatrice des Coups de la vie, mon rôle n’est pas de juger. Les femmes ont de très belles raisons de se décaper la peau.

Votre avis sur «Koundan Magazine» qui fait la promotion des artisans :coiffeuses,esthéticiennes, stylistes-modélistes, accessoiristes, décoratrices et bien d’autres…

C’est un magazine qui manquait dans le milieu. Aujourd’hui, il était temps de permettre à ce domaine de mieux se faire connaître. Parce qu’on a beaucoup de magazines qui ne parlent que de vêtements. Il n’y a pas que l’habillement qui fait la beauté de la femme. Il y a aussi les cheveux. Moi, par exemple, quand je n’ai pas une bonne tête, je n’ai pas envie de sortir. Juste pour dire que tout part de la tête. Si tu n’as pas une belle tête, tu ne penses pas à porter un beau vêtement. Le magazine est très bien venu. De plus en plus, les femmes ont envie d’être coquettes. On peut perdre son mari parce qu’on s’est négligé. Etre coquette, ça s’impose à nous. Souvent, on a pour habitude de dire que l’habit ne fait pas le moine. Pour moi, ce n’est pas vrai. De par ton accoutrement, on te juge tout de suite. Et grâce à ce magazine, la gent féminine a une diversité de coiffures pour être au top et séduire davantage son homme. En Afrique, on a de jolies nattes qui nous mettent en valeur. Avec les cheveux naturels, on peut faire beaucoup de choses. Aujourd’hui, on a une variété de mèches qui ajoute un plus à la beauté de la femme.

 

Florence Edie

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