Anna Yonta Niamké, la directrice de l’agence « Bo’Jour », est l’initiatrice du Salon du mariage et de la cérémonie et du Wedding Market (Marché africain du mariage et de la cérémonie). Son amour pour ce métier et sa patience ont fait d’elle une décoratrice incontournable dans ce milieu.
D’où est parti votre amour pour la décoration ?
Mon amour pour la décoration a commencé depuis ma tendre enfance. J’avais les rudiments du métier dans les doigts et au fil du temps je me suis améliorée. Aujourd’hui les résultats sont là. J’ai essayé de m’adonner à ce que j’aimais : l’écriture. Après, je me suis dit que je pouvais faire autre chose. C’est comme ça que je me suis adonnée entièrement à la décoration. De fil en aiguille, les choses se sont concrétisées d’elles-mêmes et aujourd’hui je suis devenue une décoratrice certifiée, une wedding planer, c’est-à-dire une organisatrice de mariages…
La décoration à proprement parler c’est quoi ?
La décoration comprend beaucoup d’éléments. Ne vient à la décoration qui veut. Il faut avoir un peu d’imagination. Il m’arrive de dire à mes apprenants d’avoir un brin de créativité. Parce qu’on va beau leur apprendre la théorie et la pratique, s’ils n’on tpas d’imagination, ce sera difficile.
Parlons de votre inspiration…
L’inspiration est divine. J’ai eu à décorer plusieurs mariages, cérémonies…mais pour moi, chaque jour est un challenge. Et chaque décoration a sa particularité. C’est étrange, mais je n’arrive pas à faire deux décorations identiques. Malgré les photos qu’un client choisit, j’ajoute toujours quelque chose.
Comment êtes-vous parvenue à créer le Salon et le Marché du mariage ?
Ce fut beaucoup de travail. Il fallait organiser le secteur. Et on l’a fait. Aujourd’hui, on a plusieurs décorateurs. En un mot, plusieurs professionnels du mariage. Quand on dit mariage, il y a plusieurs secteurs qui entrent en ligne de compte pour offrir aux mariés le plus beau jour de leur vie. Il s’agit des décorateurs, des salons de coiffure, des pâtisseries, des couturiers et bien d’autres. On a essayé de les approcher pour créer une fédération. Nous nous sommes dit qu’il est important de nous réunir autour d’une plateforme pour valoriser notre métier. D’où le salon. Mais ces dernières années, on a lancé le Wedding market (Marché africain du mariage et de la cérémonie). Il est différent du salon. On s’est dit que le Salon du mariage fait européen, donc il fallait trouver un style propre à nous. Le marché africain de mariage et de cérémonie nous ramène à nos réalités. On y retrouve le mariage traditionnel, moderne, religieux et civil. La différence entre les deux concepts se situe au niveau du lieu et des différentes prestations. Sinon, c’est le même contenu.
Vous êtes à la quelle énième édition du Salon et du Marché …
Pour le Wedding market, on sera à la deuxième édition. Elle est prévue du 4 au 6 avril 2013. Cette année, le thème choisi est : « L’intégration africaine, le mariage comme brassage culturel ». Sont prévues des conférences, des expositions …
Peut-on s’attendre à d’autres pays étrangers ?
Bien sûr. Actuellement, nous avons adressé des courriers aux ambassades. Une façon pour nous de montrer aux visiteurs, comment on se marie par exemple au Mali, au Burkina Faso… Tout ça fait partie de l’intégration africaine.
Un conseil
On ne s’improvise pas décorateur. Il faut que la population ivoirienne sache à qui s’adresser pour ses cérémonies de mariage. Il y a des structures certifiées pour cela. La décoration, c’est de la créativité, de l’art. On ne vient pas dans le milieu pour s’enrichir mais pour satisfaire les demandeurs. Cette satisfaction doit aller au-delà de la facture. Il y a une différence entre une décoration de mariage, d’entreprise, de baptême etc. Nous voulons donner vie à notre secteur comme le font d’autres fédérations notamment celle du café-cacao. L’organisation d’un mariage, c’est au moins 24 corps de métier qui entrent en ligne. Dieu merci, notre ministère est à pied d’œuvre pour nous accompagner dans cette voie-là. La décoration n’est pas du tout facile. Il faut savoir ce qu’on veut soi-même avant de pouvoir proposer quelque chose au client. Il ne suffit pas d’avoir un press-book impressionnant. Il faut plutôt être à mesure de proposer un échantillon de décorations en fonction de l’évènement. La décoration, ce n’est pas du copinage.
Florence Edie