Roger BANGO (Styliste, Habilleur conseil…): « LE SUCCÈS AU BOUT DE L’AIGUILLE »
Jeune créateur de mode installé aux Deux Plateaux dans la commune de Cocody, Roger Bango Koffi originaire du centre de la Côte d’Ivoire. Patron de KOHRA, une entreprise individuelle qu’il a créée en 2007, le jeune Bango n’avait jamais rêvé faire carrière dans la mode. Et pourtant, lorsqu’après mille et une hésitations, il décide de s’investir dans ce qui n’était pour lui qu’un simple jeu, il y découvre une mine d’or
Comment avez-vous embrassé ce métier?
Il faut dire que ma mère était couturière. J’aimais beaucoup bricoler et elle a très tôt détecté en
moi le talent. Je dois tout de même avouer que je ne croyais pas du tout faire de la couturemon métier. Je voulais plutôt devenir médecin ou excerce un métier où on voyage beaucoup .Ma mère a plusieurs fois voulu m’inscrire dans des écoles de couture, mais j’ai toujours refusé. Mais en 1994, j’ai rencontré une dame par le
biais de ma grande soeur qui est devenue pour moi comme une mère. Un jour, j’ai fait une jupe qu’elle a tellement
appréciée que cela a créé le déclic en moi. Je me suis dit que je pouvais tenter ma chance. Après quelques tâtonnements, j’ai relâché. Mais, à un moment donné, je me suis dit qu’il fallait véritablement faire un choix définitif et j’ai décidé de m’investir dans ce métier. C’est ainsi que j’ai fait des recherches sur les créateurs d’ici comme d’ailleurs. J’ai découvert les Pathé O, Yves St Laurent, Channel et bien d’autres. Et avec eux, j’ai compris qu’on pouvait réussir dans ce métier.
Quelle est votre spécialité ?
Je fais du prêt à porter mixte (ndlr: homme et femme).Vous vouliez être médecin, aujourd’hui vous êtes styliste.
N’avez-vous pas quelques regrets ?
Non. Je n’ai aucun regret. Certes, je ne suis pas très riche, mais je vis de ce que je fais. De plus je voyage beaucoup. C’est le rêve que j’ai toujours caressé. En outre, je suis à la tête de KOHRA depuis 2007, une entreprise individuelle située aux II Plateaux Mobile et qui est spécialisée dans l’habillement, les accessoires. Nous collaborons beaucoup avec les entreprises dont nous confectionnons les tenues. KOHRA emploie près de 40 personnes.
Que pensez-vous du secteur de la mode en Côte d’Ivoire ?
Le milieu de la mode a du mal à se développer parce que nous baignons dans un désordre artistique. Fort heureusement, depuis quelque temps, les choses bougent. La Fédération ivoirienne des professionnels du textile et de l’habillement a été mise sur pied depuis quelque temps. Une organisation dont je suis le secrétaire chargé de la production industrielle. Nous sommes en train de mettre sur pied le Réseau ivoirien des artisans et
couturiers professionnels. C’est dire que les choses sont en train de bouger. Je voudrais dire aux Ivoiriens de consommer les produits made in Côte d’Ivoire. Par ailleurs, je pense qu’on ne peut pas dire qu’on défend l’artisanat
ivoirien et consommer chinois.
Quel conseil donnez-vous aux jeunes qui voudraient se lancer dans la mode ?
Je leur dirai de savoir ce qu’ils veulent faire. Parce que le métier de couturier est assez vaste type de couture qu’on
voudrait faire, les choses sont plus simples et elles avancent plus vite. C’est justement ce qui m’a permis de progresser en si peu de temps.
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