Caroline DASYLVA (Animatrice radio-télé): « Je suis une femme comblée »
Elle ne voulait pas faire la télé. Et pourtant, depuis trois ans, elle illumine le petit écran de son sourire et de son charme. Caroline Traoré épouse Dasylva fait aujourd’hui partie des animatrices qui font le bonheur des téléspectateurs de Rti1 et des auditeurs de Fréquence 2. Avec l’air sympa qu’on lui connaît, la jeune animatrice a accepté de se prêter à cet exercice de questions-réponses dans lequel elle évoque sa professionnelle, son couple et ses ambitions.
Dasylva, c’est un nom assez original en Côte d’Ivoire….
Oui, je porte le nom de mon mari. Il a des origines portugaises. C’est donc un gros métissage. Et puis, je crois que ça fait chic de s’appeler Caroline Da Sylva sur une chaine ivoirienne non ! Ça sent l’intégration.
Quel a été votre parcours avant de devenir animatrice ?
J’ai fait des études de communication d’entreprise. J’ai aussi côtoyé les médias. Et au fond de moi, il y avait cet amour fou pour le micro. Au départ, je me voyais plutôt gérer des entreprises et puis la radio viendrait comme un passe-temps. Je n’avais pas vraiment envie de faire de la télé. Je me disais que la télé imposait trop de restrictions. En tout cas, je ne me voyais pas en tant qu’animatrice télé lorsque j’étais encore à l’université. Je me suis d’abord essayée à la radio puis à la télé. Les gens ont été séduits et avec les encouragements des uns et des autres je me suis lancée. Ça a été le début de l’aventure.
Comment êtes-vous entrée à la Rti ?
C’est à l’issue d’un casting très rigoureux. J’ai vu l’annonce à la télé. Je n’y croyais pas au départ parce que les castings de la RTI sont rares, et puis je me disais aussi que les places étaient sûrement attribuées d’avance (rires). Néanmoins quelque chose en moi m’a poussée à essayer. Nous étions très nombreux au départ, mais au fur et à mesure un petit nombre de candidats se dégageaient du lot. J’ai été la seule retenue au bout du compte. C’est une grâce que j’attribue directement à Dieu.
En général, lorsqu’une personne fait de la télé, on raconte qu’elle a réussi. Est-ce votre avis?
Ça dépend du sens qu’on accorde à la réussite. Et pour moi, la réussite, c’est être heureux, vivre en harmonie avec soi-même et les autres. C’est le fait d’avoir trouvé son chemin. Au risque d’être évangéliste, je vais plus loin pour dire que la réussite intéresse et fait courir tout le monde, mais la vraie réussite c’est d’avoir trouvé le seigneur. Dieu est le but de toute vie, même de celles qui l’ignorent. Et je crois fermement que celui qui a créé la vie a aussi entre ses mains les clés de la réussite. Je ne dirai pas que je suis comblée d’être à la télé, je dirai plutôt que je suis une femme comblée à la télé ! (rires) Vu de cet angle, je peux donc dire que j’ai réussi (rires).
Quel regard votre entourage porte sur vous depuis que vous travaillez à la Rti?
Le monde des média est exaltant mais quelquefois dur et ingrat. Nous qui y travaillons avons besoin de beaucoup d’amour, heureusement mon entourage me regarde avec admiration. Mes parents, mes amis et ceux qui me suivent sont fiers de moi et je suis contente.
Comment Caroline Dasylva prépare-t-elle ses émissions ?
Je prends au sérieux chaque passage télé et je les traite différemment les uns des autres parce que je n’aime pas la routine. Le téléspectateur d’aujourd’hui est plus exigent qu’il y a quelques années. Lorsqu’il allume sa télé, il veut être accroché tout de suite sinon, il zappe ! Et ça moi-même je le fais (rires). Alors je me prépare, je lis beaucoup, je fais des recherches pour être intéressante à l’antenne. Mais mon secret, c’est que j’aime vraiment faire de la télé.
Sur le plateau de “Midi chez nous”, on constate une certaine harmonie entre les couleurs des tenues vestimentaires et celles du décor…
C’est souvent par pure coïncidence. Mais, j’avoue qu’effectivement lorsque la tenue vestimentaire colle avec le thème de l’émission ou avec certaines circonstances, c’est plus intéressant et à chaque fois qu’on a l’occasion d’entrer dans ce registre, on le fait. Mais ce n’est pas toujours qu’on prépare une ou deux semaines auparavant les vêtements qu’on doit mettre pour une émission. C’est vraiment l’idéal. En tout cas, on fait ce qu’on peut parce qu’on se dit qu’on travaille pour le téléspectateur et il faut donner de la joie à tous ceux qui suivent l’émission, redonner le moral aux téléspectateurs qui traversent des moments difficiles. Il faut qu’en nous voyant les gens retrouvent l’espoir de vivre.
Si vous deviez donner quelques conseils aux jeunes qui rêvent de suivre vos traces que leur diriez-vous?
Je leur dirai de se lancer, de travailler et de se donner les chances de pouvoir réussir. Surtout que dans quelque temps, il y aura l’ouverture de l’espace audiovisuel. Beaucoup de télévisions vont naître et il faut qu’ils se préparent dès maintenant en côtoyant le milieu, en se familiarisant au micro. Ce n’est pas une question d’argent. J’ai animé de nombreux spectacles avant d’arriver à la Rti.
Parlez-nous de votre expérience à la Rti.
C’est une maison qui m’a accueillie et qui me permet de mettre en pratique ce que j’ai et ce que je sais faire. Il y a des hommes et des femmes intéressants.
A la Rti, chaque animateur a un style qui lui est propre. C’est cela qui me fascine. Tous ont du talent et un talent qui se bonifie. Je les admire tous.
Quelles sont les critiques qui vous sont faites après vos émissions?
En général, les téléspectateurs m’admirent beaucoup et ce n’est pas fait pour me déplaire. Je fais mon autocritique. Des proches me font souvent des critiques et tout cela me permet de m’améliorer. Mais dans tous les cas, les critiques positives sont plus nombreuses que les négatives. Je crois que je n’ai pas encore exploité tout le talent que Dieu m’a donné.
Côté coiffure, quelles sont vos préférences ?
Je préfère les tissages parce que c’est ce qui me va le mieux.
De quoi est constituée votre trousse de maquillage ?
On y trouve un peu de tout. Du fond de teint, des crayons, du mascara, du rouge à lèvres, des phares à paupières. Côté astuce de beauté, j’utilise le citron, le miel, l’huile de carotte, le beurre de karité et l’huile de soja. Tout ceci contribue à avoir une belle peau et une certaine fraîcheur.
Votre premier geste au réveil.
Je me regarde dans la glace et je souris. Juste après, je fais tout ce que tout le monde fait.
Avez-vous des enfants?
Pas encore. Mais je compte en avoir 2 ou 3.
Beaucoup de jeunes gens sont déçus de la vie parce qu’il leur est difficile de trouver un emploi. Certains parmi eux sombrent dans l’alcool et la drogue. Que pouvez-vous leur dire ?
Je n’arrive pas à comprendre que des gens qui disent ne pas avoir d’argent pour entreprendre une activité en trouvent pour se droguer et boire de l’alcool. C’est contradictoire. En plus, je ne crois pas que la drogue et l’alcool soient la solution au problème du chômage. La drogue vole et détruit la vie. On peut toujours commencer une petite activité avec un peu de moyens et les choses peuvent grandir avec le temps et la persévérance. En se droguant, on n’a plus la confiance des gens. C’est la même chose concernant la prostitution. Cela dévalorise. C’est trop facile de se cacher derrière le chômage pour s’adonner à l’alcool, à la drogue, à la prostitution. En Afrique, il y a encore un minimum de solidarité qui fait qu’il y a toujours un parent ou une connaissance qui peut aider à monter une petite affaire.
Seriez-vous prête à faire de la chirurgie esthétique pour rester toujours belle et attirante ?
Je n’ai jamais été intéressée par la chirurgie esthétique. Ce n’est pas pour moi. Je vous disais tout à l’heure que tous les matins, je me regarde dans la glace et je souris. J’aime toutes les parties de mon corps. Et j’ai un mari qui me valorise et qui me dit tous les jours qu’il m’aime.
Beaucoup de femmes le font pour ne pas perdre leur mari…
Tout dépend de la femme elle-même. Ce que vous pensez de vous-même est ce que les autres vont penser de vous. On peut avoir un gros nez, une grosse tête, mais si dans votre manière d’être on ne vous sent pas complexé, on ne verra pas ces défauts. Il faut s’accepter soi-même pour que les autres vous acceptent.
Décrivez-nous une belle femme.
C’est d’abord celle qui a la crainte de Dieu parce que nous n’avons aucun mérite concernant le physique. C’est Dieu qui donne la beauté physique. Une belle femme est celle qui est remplie d’amour, qui se bat et qui prend toute sa place dans la société sans froisser les autres. Elle est aussi consciente que l’avenir de la société repose sur ses épaules. Elle se bat pour avoir une société éduquée, harmonieuse.
De nombreuses femmes souffrent aujourd’hui parce qu’elles n’ont pas d’enfants. Si vous devez leur dire un mot pour leur remonter le moral, ce serait lequel ?
Je n’ai pas encore d’enfants. J’espère ne pas me retrouver dans une telle situation. Mais, je leur dirai de garder espoir parce que le miracle est possible tant qu’on est en vie.Et si, elles ont atteint la ménopause, elles peuvent prendre soin d’autres enfants. Pour moi, la mère ce n’est pas nécessairement celle qui donne la vie. Sans enfant, on peut apporter quelque chose à la société.
Un mot sur la fête des mères.
Certes, les hommes grognent parfois à l’idée qu’il y a trop de fêtes dédiées à la femme, mais elles le méritent. Toutes ces fêtes doivent faire prendre conscience à la femme de son rôle dans la société. Elle est procréatrice et éducatrice. Il faut que chaque célébration soit une occasion de prise de conscience qui fasse avancer la société. Les débats sur l’égalité, l’émancipation… sont caduques. Aujourd’hui, nous sommes passées à autre chose. Pour finir cette interview, je veux parler de la fête de la vie. Depuis quelques années, nous célébrons la vie après la journée internationale de la vie qui se célèbre tous les 30 octobre. Cette fête est une chance pour l’Afrique. Elle va permettre aux Africains de restaurer la dignité humaine.
Comment vous voyez-vous dans 10 ou 15 ans ?
Je voudrais ne rien envier aux animateurs des grandes chaînes comme TF1, France 2. Au-delà, je voudrais participer activement à l’amélioration de la chaîne que je sers.
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