Hortense Koffi (Animatrice télé): « On n’a pas besoin d’avoir des millions pour être belle »
Elle n’est plus à présenter. Son nom et son image riment avec la beauté et le charme. Hortense Koffi travaille à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) depuis près de 18 ans. Mère d’un jeune homme de 25 ans, l’animatrice de l’émission « Point de beauté » diffusée sur Rti2, livre ses secrets de beauté et parle de sa vie en dehors de la télé.
Comment êtes-vous arrivée à la Rti ?
De la manière la plus simple qui soit. Un concours a été lancé, j’y ai participé et j’ai été retenue. C’était dans les années 1984-1985.
Aujourd’hui, vous êtes considérée comme la spécialiste des questions de beauté. Comment s’est opérée cette spécialisation ?
De téléspeakerine, j’ai suivi une formation pour devenir animatrice. J’ai animé beaucoup d’émissions avec Geneviève Houaney. J’ai également animé l’émission Ivoire Shopping avec Georges Aboké. Mais, en regardant autour de moi, j’ai su qu’il fallait présenter à tout le monde la vraie beauté.
La vraie beauté, c’est quoi pour vous ?
On a l’impression qu’il faut un visage parfait, un maquillage parfait. La beauté, c’est d’abord la propreté, prendre soin de ce qu’on a. On n’a pas besoin d’avoir des millions ou de beaucoup de maquillage pour être belle. Avec 1000 francs, on peut être belle. Il suffit de savoir mettre en valeur les atouts que nous avons. Par exemple, comment se maquiller lorsqu’on a des lèvres épaisses ou fines; de grands ou de petits yeux… Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, les questions de beauté ne concernent pas que les femmes. Les hommes s’y intéressent de plus en plus. Un homme doit avoir le visage frais. Il faut qu’on ait l’impression qu’il vit toujours dans un milieu climatisé. Et pour ça, on n’a pas besoin de beaucoup de moyens. Il faut juste un nettoyage. Ce sont ces petites choses que nous essayons d’apprendre aux gens.
N’avez-vous pas l’impression de revenir sur les mêmes choses lors de vos différentes émissions ?
On ne revient pas sur les mêmes choses. Tout évolue en matière de beauté, de mode etc. Si vous allez sur internet, vous vous rendrez compte que la manière de s’habiller et de se maquiller aujourd’hui est différente de ce qui se faisait avant. Il y a toujours quelque chose à découvrir. « Point de beauté » a plus de 10 ans mais est toujours d’actualité parce que cette émission suit l’évolution de la mode, de la beauté. Pour cette année 2014, les téléspectateurs constateront certaines nouveautés dans l’émission. J’ai deux autres émissions : Ma santé mon Bien-être et L’Invention à nos portes. La première émission a trait aux bienfaits de la chirurgie esthétique et réparatrice. Il s’agit de dire aux populations que tout ce que nous partons chercher à l’extérieur pour se faire une beauté peut se faire ici parce que nous avons de très bons médecins qui savent le faire.
On vous voit les cheveux courts. Est-ce à dire qu’Hortense Koffi veut tourner le dos aux mèches ?
Non. Il m’arrive souvent de vouloir changer de tête. Lorsque j’étais plus jeune, j’avais beaucoup de cheveux. En me coupant les cheveux, je voulais juste changer un peu. Cela a plu à certains, d’autres me préfèrent plutôt avec de longs cheveux. Maintenant, je laisse pousser mes cheveux. Sinon, j’aime et j’utilise les mèches, les perruques, les tissages, les tresses, les nattes comme toutes les femmes. J’aime changer de tête.
Que pensez-vous des cheveux humains utilisés par certaines femmes comme mèches ?
(Embarrassée) Ça dépend. Lorsqu’on se situe du côté spirituel, on peut se demander l’origine de ces mèches. Est-ce qu’elles appartenaient à une diablesse ? Est-ce qu’il n’y a pas un esprit derrière ces cheveux humains ? Donc de ce côté-là, on va dire que ce n’est pas bon. Mais, d’un autre côté, on peut se dire que Dieu a fait la grâce à certaines femmes d’avoir beaucoup de cheveux qu’elles coupent pour les vendre. En tant qu’Africaines, si nous n’en avons pas beaucoup de cheveux, on peut les utiliser pour être belles. Je vois comme tout le monde, c’est beau. Donc, je ne peux pas dire que ce n’est pas bien même si en tant que chrétienne, je demande aux gens de faire attention.
Côté maquillage, quelles sont vos préférences ?
J’aime le maquillage sobre, léger. Il faut toujours garder le côté naturel. C’est pourquoi, je suis contre la dépigmentation. Si on est de teint noir, on peut faire des gommages et utiliser certains produits pour donner de l’éclat à sa peau, mais pas des produits pour se détruire. Il ne faut pas qu’à cause d’un maquillage trop prononcé, on finisse par ressembler à une poupée ou à une sorcière.
La place de Dieu dans votre vie.
J’adore mon Dieu. C’est le sens de ma vie. Je l’invoque en toute chose. Je fais des affaires, mais je ne prends aucune décision sans consulter l’Esprit Saint. J’anime la vie de l’église à travers des groupes de prières à la paroisse Saint Albert Legrand. Je suis très croyante et pratiquante. Tout ce que je fais tourne autour de Dieu.
Les années passent et vous ne semblez pas prendre de rides. N’avez-vous pas fait de la chirurgie esthétique?
Non. Pour le moment, j’accepte tout ce que Dieu m’a donné. J’encourage les femmes qui en ont besoin à le faire. Si plus tard je sens la nécessité de le faire, peut-être que je le ferai.
Quel est votre secret alors?
Mon secret, c’est Dieu. C’est lui qui me donne la paix du coeur malgré tout ce qui m’arrive à un moment ou à un autre. En plus, j’ai un institut de beauté. Je suis et applique les conseils que je donne aux femmes. Je me fais des soins toutes les deux semaines. Et puis, il faut aimer sourire et rire. Rire détend et masse les muscles du visage et on peut rester toujours jeune avec le sourire. Il faut faire des massages relaxants pour reposer le corps.
Parlez-nous de votre institut « Grin de boté ».
Grin de boté s’occupe de la femme, de la tête jusqu’aux pieds : cheveux, corps, relaxation, soin de visage, préparation au mariage… Le secret de ma jeunesse vient aussi de cet institut. Je demande aux femmes de venir voir ce qui s’y passe. Elles comprendront pourquoi je tiens la route.
En général, les gens ont peur de fréquenter les instituts comme le vôtre à cause du prix des prestations jugé souvent élevé. Y avez-vous pensé ?
Absolument. Nous pratiquons tous les prix. Des plus bas aux plus élevés. Nos tarifs vont à partir de 1000 Fcfa. Tout le monde peut venir.
Recevez-vous les hommes ?
Oui. J’encourage les hommes à prendre soin de leur corps. Ma clientèle est constituée à 40% d’hommes. Ils viennent régulièrement pour se faire la manucure, la pédicure, les soins de visage, le gommage, l’épilation de tout le corps etc. Il arrive qu’en une journée, je ne reçoive que des hommes. Ils ont compris qu’ils doivent prendre soin de leur corps.
Généralement en Côte d’Ivoire lorsqu’un homme prend trop soin de son corps, on le soupçonne d’être homosexuel…
Je ne le crois pas. Ceux qu’on traite d’homosexuels sont en général des hommes qui, en plus d’être propres, portent beaucoup de bijoux et des couleurs criardes et qui, dans leur manière d’être et de faire, ressemblent aux femmes.
Que faites-vous en dehors de la télé et de votre institut ?
Je suis femme d’affaires dans le bâtiment et dans l’électrification villageoise. Je travaille beaucoup.
Lorsque vous n’êtes pas au travail, que faites-vous?
Je lis beaucoup et je regarde la télé.
Quelques conseils de beauté à l’endroit de vos admiratrices ?
Je conseillerai aux femmes d’avoir des produits clés à la maison.Ce sont des laits démaquillants, une lotion et une crème de maquillage. Une femme qui est forte doit faire attention à ce qu’elle mange. Le matin, il faut manger royal, à midi princier et le soir pauvre. Ce qui veut dire que le matin, il faut bien manger parce que c’est ce qui permet de travailler. A midi, on commence à baisser un peu et le soir, on mange léger. Il faut prendre soin de son corps, faire du sport, bien manger, bien dormir et boire beaucoup d’eau. Avoir une bonne hygiène de vie. Fréquenter un institut de beauté. Il faut aussi travailler pour ne pas que ce soit un homme qui vous apporte ce dont vous avez besoin. Il n’y a pas de sot métier. En dehors de la prostitution, du vol, des meurtres, de la cybercriminalité etc., aucun métier digne de ce nom n’est dévalorisant. Pour finir, je tiens à saluer l’initiatrice de ce magazine de coiffures et de tresses. Nos enfants ne connaissent pas les tresses qui sont pourtant un atout de notre culture africaine. Ce magazine nous permet de renouer avec notre culture. Je prie Dieu pour que Koundan Magazine progresse.
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