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Tanoh Bliblot (Président de l’Ong Côte d’Ivoire Fraternité): « La réconciliation nationale ne peut se faire sans les femmes »

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Tanoh Bliblot est opérateur économique. Il exerce dans l’import-export de matières premières notamment l’anacarde. Mais depuis deux ans, il a mis sur pied une Ong dénommée COTE D’IVOIRE FRATERNITE qu’il considère comme une organisation au service de la réconciliation nationale. Dans cette interview, l’homme d’affaires s’étend sur les activités de son Ong et la place de la gent féminine dans son action.

Pourquoi avez-vous créé l’Ong CÔTE D’IVOIRE FRATERNITÉ ?

Je suis un houphouetiste et j’ai été meurtri de voir mon pays sombrer dans des querelles qui pour moi n’avaient pas
d’intérêt. Etant du centre et bon baoulé, je me considère comme un rassembleur. Un sage m’a dit un jour qu’un peuple qui aime les étrangers est béni par Dieu. Je considère que nous sommes allés trop loin dans les problèmes politiques que nous avons vécus en Côte d’Ivoire. Croire que pour être Ivoirien, il faut forcément s’appeler Kouadio ou Digbeu est une erreur. Mon objectif est de faire en sorte que les Ivoiriens retrouvent leurs valeurs fondamentales : l’union, la discipline et le travail.

On dit souvent des Ong qu’elles ont été créées pour soutirer de l’argent aux hommes politiques. Qu’en pensez-vous?

C’est possible. Dans tous les secteurs d’activités, il y a des bons et des mauvais. Par conséquent, il est possible qu’au niveau des patrons d’ong, il y ait certains qui ne soient pas honnêtes. Mais en ce qui me concerne, je n’ai pas créé mon Ong pour me remplir les poches.

Depuis quand existe votre Ong et quelles sont les actions que vous avez mené jusque-là ?

Nous existons officiellement depuis un an et demi, mais nous fonctionnons depuis plus de deux ans. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous n’avons pas vocation à distribuer de l’argent ou des cadeaux çà et là. Nous nous consacrons exclusivement à la sensibilisation. Nous disons aux Ivoiriens qu’ils ont intérêt à se regarder en frère et soeurs quel que soit ce qui a pu se passer et dont les liens ne peuvent être rompus. La Côte d’Ivoire est un pays de paix et de fraternité et doit le rester.

Pourquoi avoir choisi le Président Alassane Ouattara pour le patronage de votre caravane de fraternité ?

Le bonheur n’a pas de prix et la paix également. Le président Alassane Ouattara est le premier artisan de la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, nous pensons qu’il doit être le premier à parrainer cette caravane de la fraternité.

En vous faisant parrainer par un homme politique, le président Alassane Ouattara notamment, ne craignez-vous pas d’être étiqueté comme une Ong affiliée à un homme politique ou encore à un parti politique ?

Ne pensez pas que toutes les Ong sont apolitiques. Dans tous les domaines d’activités, il existe des Ong. Nombreuses sont dans le social, d’autres dans l’environnement mais la nôtre est politique, et s’inscrit encore plus dans la sensibilisation. Cela pour nous ne gêne pas parce qu’il y a déjà des Ong et des associations politiques en Côte d’Ivoire.

Quelle place accordez-vous à la femme dans votre action?

Les femmes sont l’élément le plus important dans ce que nous avons entrepris. Dans le bureau de Côte d’Ivoire fraternité vous avez sept femmes sur 12 membres et à la vice-présidence vous avez une femme. Nous avons un réseau de femmes sur lesquelles nous nous appuyons pour mener nos actions sur le terrain parce que nous considérons que sans la femme, il ne saurait avoir de réconciliation pérenne en Côte d’Ivoire. La femme c’est la société. Sans une femme forte, la famille s’écroule. Qui respecte sa mère respecte sa femme et ne dit-on pas ce que femme veut Dieu veut. Eh bien sachez que les femmes de Côte d’Ivoire veulent vivre dans la paix

Que pensez-vous du leadership féminin en Côte d’Ivoire ?

Le leadership féminin est encore à un stade embryonnaire. Il en faut plus. Il faut davantage de femmes qui entreprennent pour l’émergence de la femme ivoirienne au plan panafricain. Et nous avons intérêt à leur faire toute la place dans la société actuelle. Je tiens à saluer Mme Dominique Ouattara pour ses initiatives en faveur des femmes. Elle est une chance pour notre pays.

Quelles sont les qualités d’une belle femme selon vous ?

Un bon coeur parce que pour moi, les critères physiques ne sont pas importants. Lorsqu’une femme est belle et qu’elle est mauvaise de caractère, les gens ne vont retenir que sa méchanceté. J’apprécie la femme naturelle et surtout celle qui aime sourire.

Côté coiffure, que préférez-vous chez une femme ?

C’est un peu comme les voitures. En fonction de la coupe, il y a une couleur qui va avec. Pour moi, tout type de coiffure révèle une certaine beauté. Tout type de beauté a une coiffure qui lui sied. Mais, j’aime bien les chignons parce que c’est simple.

Votre mot sur la chirurgie esthétique et sur la dépigmentation.

Je n’ai rien contre la chirurgie esthétique. C’est bon mais il ne faut pas l’imposer. Tant que ça peut permettre à des femmes de se sentir bien dans leur peau, c’est bien. Je n’ai rien contre la dépigmentation non plus. Je connais des femmes qui sont devenues plus belles lorsqu’elles se sont éclaircies le teint. Contrairement à certaines qui se sont enlaidies en le faisant. A vrai dire, chaque femme doit savoir ce qui lui va.

Que pensez-vous des gigolos?

Ce n’est pas une bonne chose. La femme mérite qu’on l’aime pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle a. Les hommes doivent travailler pour gagner leur vie.

Votre opinion sur l’homosexualité.

Le Vatican le condamne et en bon catholique je ne le cautionne pas. Mais je considère que chacun a sa sexualité. Même si ma croyance religieuse l’interdit, je pense qu’il faut laisser chacun vivre sa vie.

Qu’attendez-vous des femmes de Côte d’Ivoire ?

Le pardon. Elles doivent comprendre que la réconciliation passe par elles. Elles doivent prêcher la réconciliation dans leur foyer pour que nous retrouvions une Côte d’Ivoire totalement pacifiée.
Je voudrais finir en disant un mot à propos de Koundan Magazine. C’est un magazine qui est le bienvenu. Il fallait une vitrine forte pour les femmes ivoiriennes et africaines. L’originalité du nom que porte ce magazine est digne d’intérêt. Ça fait très roots et c’est assez original.

Francis Yao

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