Miss SWAN (Esthéticienne): « En amour, il n’y a pas de tabou »
A l’état civil, elle se nomme Koré Eva Josée. En Côte d’Ivoire, elle est devenue une référence dans le domaine de l’esthétique. Dans cette interview, la patronne des instituts Miss Swan raconte comment de son Yopougon natal, elle a pu atteindre un tel niveau de popularité.
Racontez-nous votre aventure dans l’esthétique.
Depuis mon enfance, lorsque je voyais un enfant ou même une grande personne qui a un souci de santé, j’avais à coeur de faire quelque chose pour l’aider. Je me souviens avoir soulagé un enfant qui avait la fièvre. Cela, avec des herbes sur lesquelles j’ai prié avant de l’appliquer sur son corps. J’ai également fait partir les dartres d’une amie avec des feuilles de tomates. Après mes études en transit douane, je me suis dit qu’il fallait me perfectionner dans le domaine de l’esthétique parce que ça me plaisait. Je suis donc allée en Afrique du Sud. C’est là-bas que j’ai appris les vertus des plantes. Les plantes guérissent des maladies mais peuvent aussi entrer dans le domaine de l’esthétique c’est-à-dire embellir la peau. Après l’Afrique du Sud, je suis allée au Ghana pour apprendre le langage des doigts et le massage relaxant. A partir de là, j’avais le choix entre devenir naturothérapeute ou esthéticienne. Et comme j’aime tout ce qui est beau, j’ai choisi de me spécialiser dans l’esthétique. Mais n’empêche que je traite toujours des questions de santé.
Titulaire d’un Bts en transit douane, vous auriez pu devenir transitaire mais vous avez plutôt embrassé une carrière d’esthéticienne. Pourquoi un tel choix?
Juste après ma formation en transit douane, je me suis mariée légalement et j’ai eu un enfant. Il me fallait donc trouver quelque chose à faire pour joindre les deux bouts en attendant qu’une société m’embauche. Je me suis alors dit que je pouvais gagner ma vie à travers l’esthétique. C’est ainsi que je me suis retrouvée à parcourir le marché de Yopougon Sicogi avec mes produits sur la tête pour les proposer aux coiffeuses et tresseuses. C’est vrai que les gens étaient réticents au départ, mais avec le temps les choses ont bien fonctionné et j’ai même embauché des employés.
Depuis combien de temps exercez-vous cette activité ?
En 2003, j’étais au marché de Sicogi et c’est en 2005 que j’ai pu ouvrir mon premier magasin. Il y a donc 11 ans que cette aventure a démarré.
Vos produits ne sont-ils qu’à base de plantes ?
Non. Il y a du beurre de karité, le miel, l’argile, l’huile végétale, le jaune d’oeuf… Je n’utilise pas de produits chimiques.
Où trouvez-vous toutes ces plantes pour les confectionner ?
Au départ, on les faisait venir de la forêt amazonienne parce que là-bas, tout est encore naturel. Il n’y a pas d’insecticides et de produits chimiques. Mais, il faut dire qu’aujourd’hui nous avons notre propre plantation sur la route de Divo. Nous cultivons toutes les plantes sur place désormais. C’était un peu difficile au départ parce que nous avons échoué pendant 5 ans avant de réussir à nous stabiliser. Aujourd’hui des ingénieurs s’en occupent. Tout va bien à ce niveau et on n’a plus de pénurie.
Concrètement, quelles sont vos prestations?
Nous transformons le corps humain, sans produits chimiques, sans chirurgie plastique, sans opération. Il y a des procédés pour casser les ventres en 21 jours. On peut augmenter le volume des fesses, des seins avec des produits naturels sans effets secondaires. Il y a des produits rajeunissants. Si quelqu’un a 75 ans, nous pouvons lui donner 25 ans en 14 jours. Nous avons des gommages du corps, des massages relaxants et des produits amincissants. Les problèmes de calvitie, de cicatrices ont aussi leur solution chez nous. Nous avons également un espace santé pour les traitements médicaux.Il semble que vous permettez à des femmes de retrouver leur virginité.
Comment y parvenez-vous?
Nous ne reconstituons pas la virginité en tant que telle, nous ne faisons que resserrer le bas (Ndlr : le sexe). Nous le
faisons à l’aide d’une lotion que nous conseillons d’utiliser sur 3 ou 4 jours.Lorsqu’on utilise la lotion au-delà de 4 jours, il devient difficile de mettre le doigt dans son sexe pour faire sa toilette intime. Il y a des femmes qui ont des soucis dans leur foyer parce qu’elles sont trop larges. Dans ce cas, il n’est pas rare que leur mari aille voir ailleurs parce qu’il ne ressent plus rien lorsqu’il couche avec sa femme. Nous réglons ce problème. Il faut que les femmes sachent qu’en amour, il n’y a pas de tabou.
A long terme, vos produits ne créent ils pas des problèmes de santé ?
Ils ne posent de problèmes. Nos mamans qui utilisent le beurre de karité depuis des années n’ont pas de problèmes. Nos produits n’ont pas d’effets secondaires parce qu’ils sont faits à base de beurre de karité. Si Dieu a créé les plantes, c’est pour qu’on s’en serve. Si on s’en sert pour corriger quelque chose qu’on n’aime pas, ce n’est pas mauvais. Grâce à nos produits, des femmes retrouvent confiance en elles et la joie de vivre. Lorsqu’on n’est pas à l’aise dans sa peau et qu’on est complexé à cause de son corps, c’est dangereux pour soi même et pour les autres. Le corps est fait pour mourir et devenir poussière, donc, on peut en faire ce qu’on veut. On ne va pas au ciel avec son corps. C’est avec son âme.
Quels sont vos clients?
Nous recevons tout le monde, les femmes comme les hommes, mais pas d’enfants en dessous de 17 ans. Nous nous occupons des hommes et des femmes de 18 à 95 ans. Il y a des femmes de 75 ans qui se sont refait les seins ici. Elles ont retrouvé leur jeunesse.
N’avez-vous pas déjà reçu des propositions indécentes de la part d’une cliente?
C’est notre quotidien. Mais quand ça arrive, j’ai toujours trouvé les mots justes pour raisonner l’autre. Il ne faut pas choquer ni blesser. Je fais simplement comprendre que je ne peux pas faire ça.
Que pensez-vous de l’homosexualité?
C’est Dieu qui juge. Chacun a sa vie. Et la vie, c’est un choix. Mais que chacun regarde dans la Bible et se demande si ce qu’il fait est conforme à la volonté de Dieu.
Qui est derrière Miss Swan ?
C’est Jésus qui est derrière Miss Swan. La Bible dit de rechercher le royaume des cieux et tout nous sera donné par-dessus tout. C’est le seul secret. Lorsqu’on est à un certain niveau de spiritualité, la bénédiction te poursuit. Je donne aux pauvres, aux orphelins, aux veuves. Je fais des arbres de Noël. Une fois par trimestre, je visite les
pouponnières. On ne peut pas faire ça et ne pas être béni.
Vous arrive-t-il de vous tresser ?
Oui. Je me tresse très souvent.
Si on vous demandait de décrire une belle femme, comment serait-elle?
Une belle femme, ce n’est pas son physique. C’est la douceur. On ne choisit pas son physique, c’est Dieu qui
donne. Une belle femme doit partager. Elle doit être une rassembleuse. Je pense que toutes les femmes sont belles physiquement. Il faut seulement savoir mettre en valeur ce qu’on a comme atout.
Un conseil à donner à vos admiratrices?
Nous sortons d’une crise, mais aujourd’hui les choses avancent. On parle d’émergence. Nous sommes en train d’aller dans une dimension où, il n’y a pas de place pour les fainéants. Elles doivent se réveiller. Autrefois, l’on voyait dans le mariage un salut pour la femme, mais aujourd’hui lorsqu’une femme ne fait rien, il lui est difficile de trouver un mari. Il faut qu’elles arrêtent de rêver et qu’elles prennent leur vie en main. Il faut apprendre à diversifier
ses sources de revenus.
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