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Williams Abolé (Président du Synapececi): « Mes projets pour les professionnels de la coiffure et de l’esthétique»

Williams-Abole

Williams Abolé est coiffeur. Depuis l’an dernier, il est le nouveau président du Syndicat national des professionnels éclairés de la coiffure et de l’esthétique de Côte d’Ivoire (Synapececi), une organisation portée sur les fonds baptismaux en 2002 par Zamblé Lou Eugénie, première présidente de ce mouvement. Comment “Willy” est-il arrivé à ce métier de coiffeur? Quels sont ses projets pour la corporation des coiffeurs et esthéticiens? Les réponses.

Alors que dans l’imaginaire populaire le métier de la coiffure est attribué à la gent féminine, Williams Abolé
ne cache pas sa fierté de manipuler le peigne. «Tous ceux qui m’ont connu quand j’étais étudiant ne sont pas étonnés de me voir exercer cette activité aujourd’hui. Je suis coiffeur par vocation. La coiffure, c’est ma passion. Et je suis entré dans une école où après mon diplôme, j’ai commencé à exercer ce métier » raconte t-il d’un air très sérieux. Et de poursuivre, «la coiffure est exercée à 80% par les femmes, mais les 20% d’hommes qui l’exercent le font très bien. Je dirai même qu’ils l’exercent mieux». Voici qui devrait rassurer les femmes qui douteraient de la dextérité des coiffeurs. Certes, il n’est pas rare de constater que les coiffeurs sont souvent efféminés, mais faut il
déduire qu’ils sont homosexuels?

En tout cas, Williams Abolé est de ceux qui pensent que le fait d’être efféminé n’est pas forcément lié au métier. D’autant que selon lui, c’est l’environnement dans lequel l’on grandit qui détermine généralement la manière d’être. Et puis, « Etre efféminé ne signifie pas nécessairement qu’on est homosexuel» affirme le président des coiffeurs et esthéticiens éclairés de Côte d’Ivoire.

Actions de terrain…

A propos de l’organisation qu’il dirige, le successeur de Zamblé Lou se veut rassurant. «Nous voulons faire comprendre que ne devient pas coiffeur ou esthéticien qui veut. C’est pourquoi, nous mettons l’accent sur la formation de nos membres parce que nous travaillons sur le corps humain. C’est donc un métier qui nécessite une formation pour éviter des maladies comme le Sida par exemple» clame-t-il. Revendiquant par ailleurs, 11.000 membres, le Synapececi version William Abolé travaille à la sensibilisation de ses membres à travers ses sections et sous-sections que dirigent de dynamiques femmes. «Nous faisons la sensibilisation grâce à nos sections dans les quartiers. Dans chaque commune, nous avons un président et des sous-sections qui travaillent au quotidien pour informer et sensibiliser les adhérents. Je suis fier de mes présidentes de sections et sous-sections. On ne peut pas se mettre dans une vision lorsqu’on ne l’a pas comprise. Je me rends compte que partout où elles sont, ces dames se battent pour le syndicat. Je les félicite. C’est seulement dans la solidarité et la cohésion que nous pouvons construire notre organisation. Nous devons donner l’exemple parce que les autres nous regardent. Nous devons construirepour les générations futures », conseille Williams Abolé en bon chef soucieux du bon fonctionnement
de l’association dont il tient les rênes.

Des projets et un appel

Des ambitions, il en a pour les professionnels de la coiffure et de l’esthétique. « Nous pensons à une assurance. Nous voulons aider, à travers certaines institutions, les coiffeurs et esthéticiens à obtenir des financements qui puissent les aider à agrandir leurs affaires. Il y a plein d’autres projets » confie “Prési” comme l’appellent les membres du syndicat. Non sans lancer un appel aux autorités étatiques. « Aujourd’hui, on parle de lutte contre le Sida. C’est une bonne chose, mais la coiffure est un milieu qui est exposé à ce genre de maladie, nous demandons un minimum d’égard de la part de l’Etat parce que la coiffure, c’est aussi une question de santé. La coiffure et l’esthétique contribuent aussi à la lutte contre le chômage et la pauvreté parce que ce secteur emploie des milliers
d’hommes et de femmes. Il faut donc que l’Etat nous appuie pou que notre secteur soit performant »
interpelle “Willy”.

Anna B.

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