Les dreads, dreadlocks ou locks tout simplement, font instinctivement penser au rastafarisme (mouvement idéologique et spirituel) et au Reggae, genre musical qui a connu son essor au début des années 80 avec Bob Marley dont la popularité a grandement contribué à la promotion des dreads dans le monde entier. Toutefois, il est bon de souligner qu’à l’origine, les dreads n’ont rien à voir avec la musique reggae encore moins avec un mouvement religieux en particulier.
Les dreads se forment généralement de façon naturelle lorsqu’on laisse les cheveux pousser naturellement (ou bien après avoir été tressés), sans l’utilisation de brosses, peignes, rasoirs, ni ciseaux. D’où vient cette façon particulière de porter les cheveux? D’un point de vue historique, plusieurs sources situent les premiers dreadlocks dans l’Égypte antique, où les membres de la famille royale et les députés portaient des coiffures dreadlockées. Des perruques apparaissaient aussi sur des bas-reliefs, des statuaires et autres objets. Des restes momifiés d’anciens Égyptiens portant des dreadlocks, ainsi que des perruques dreadlockées ont aussi été trouvés sur des sites archéologiques. Mais, les dreads ne sauraient être l’apanage de l’Egypte ancienne d’autant qu’elles sont également portées par différents peuples d’Afrique, homme comme femme, parfois selon le groupe social: les Akans, les Masaïs, les Peuls et bien d’autres s’y adonnent. Au fond, la chevelure crépue de ces peuples rend plus facile la réalisation de locks qui se forment parfois de manière naturelle, ou bien par manipulation.
Dimension culturelle et politique
Comme la coiffure Afro, les dreadlocks ont des implications sociales et politiques. Pour certains peuples africains, les locks sont une façon de représenter une gloire raciale ou ethnique. D’autres les voient comme un reniement des valeurs eurocentriques représentées par les cheveux droits. Pour certains, le rejet des idées et des valeurs étrangères au peuple africain peuvent quelquefois signifier une dimension spirituelle. De la même façon, d’autres portent des locks pour manifester leurs croyances politiques, nationalistes ou panafricaines et voient les locks comme un symbole d’unité et de magie noire, et un refus de l’oppression raciste, et de l’impérialisme. Alors que la plupart des groupes rastas accueillent les personnes de toutes appartenances ethniques, et que l’histoire des dreadlocks attribue la coiffure à presque tous les groupes ethniques et raciaux ; certains Africains désapprouvent le port des dreadlocks par des personnes non noires, voyant une telle pratique comme une forme d’appropriation culturelle. Toutefois, en dépit du fait que les dreads aient de fortes implications culturelles et politiques, de plus en plus d’hommes et de femmes les portent pour éviter la chute de leurs cheveux et lutter contre les effets néfastes des produits chimiques liés au défrisage.
Anna B.