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LE MARIAGE EN PAYS GUÉRÉ

mariage traditionnelle guere

L’originalité du mariage en pays guéré (peuple de l’ouest de la Côte d’Ivoire) réside dans ce fait particulier : le kidnapping de la jeune fille par son prétendant. Avant d’en arriver là, plusieurs cas de figure peuvent se présenter.

PREMIER CAS

L’homme qui a des vues sur une jeune fille se fait remarquer et apprécier par les parents de celle-ci en allant travailler dans leur champ. Toutefois le fait de travailler pour la future belle famille ne garantie pas leur accord. Pendant que le prétendant travaille dans le champ de sa future belle-mère, un autre peut s’enfuir avec la jeune fille et il aura travaillé en vain. Mais si tout se passe bien, après quelques jours de travaux champêtres, le jeune homme fait part de son intention à la jeune fille. Si cette dernière adhère à l’idée du mariage, les deux tourteraux complotent une fugue. Lorsque les parents constatent la disparition de leur enfant, ils mènent leur investigation. Et une fois qu’ils savent que leur fille se trouve chez le jeune prétendant, ils s’y rendent pour demander des comptes. C’est au cours de cette rencontre que la famille de l’homme demande la main de la fille. Si ces derniers sont consentantes alors la famille du prétendant donne la dot. Le mariage est ainsi scellé.

DEUXIÈME CAS

Le jeune homme et la jeune fille s’aiment. Dans ce cas, le prétendant kidnappe sa dulcinée pour se rendre dans son village ou dans sa famille s’ils sont du même village. Lorsque les parents de la fille découvrent l’absence de leur enfant, ils vont à sa recherche. Et s’ils la retrouvent chez le jeune homme, ils lui demandent des comptes. Le mariage est célébré après le paiement de la dot lorsque la fille donne son consentement car on considère que la famille du marié est prête depuis le kidnapping.

TROISIÈME CAS

L’homme remarque une jeune fille qui l’intéresse. Il informe la famille de la fille qu’il désire épouser et demande le consentement de sa dulcinée. Si la fille accepte, alors il informe sa famille qui va voir les parents de celle-ci pour demander sa main. Si les deux familles sont consentantes alors la famille du marié donne quelques éléments de la dot à leur disposition (une sorte de ‘’côcô’’ chez les Agni) et fixe une date pour remettre le reste.

LA DOT

La dot comprend entre autres des anneaux en aluminium et en cuivre, un cabri, des bouteilles vides, un mouton, des morceaux de pagne appelés «Toutaé » (pagne en écorce) pour la belle-mère et les belles-soeurs et un boeuf.
Le minimum exigé est de deux (02) objets par élément sauf le boeuf. Ce nombre varie selon les moyens du marié et les exigences de la famille de la mariée. Le prétendant qui n’a pas les, moyens peut procéder à un échange. Il épouse la fille et en échange sa famille donne une fille en mariage à l’un des frères de sa femme. Ainsi la dot s’annule. Soulignons qu’en cas de divorce imputable à la femme, sa famille rembourse la dot reçue. En outre, les éléments demandés pour la dot ont été adaptés aux réalités de notre époque

Samsirine

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