Agnès Kèlètigui Kouisson épouse Diarrassouba (Présidente de la LIS): « Le secrétariat est un métier enrichissant »
Elue pour la deuxième fois à la tête de la Ligue ivoirienne des secrétaires (LIS) en novembre 2011, Agnès Kèlètigui est à la tête de cette organisation depuis 2008. La présidente de la LIS a ouvert plusieurs chantiers au profit des secrétaires de Côte d’Ivoire. Elle donne ici les grandes lignes de son magistère.
Quelle est la différence entre la secrétaire de direction de l’assistante de direction ?
A partir du BTS qui équivaut au Bac +2, on est secrétaire de direction. En tant que première collaboratrice du patron, la secrétaire de direction peut être polyvalente ou spécialisée. Ses fonctions varient suivant la taille, l’organisation et le type d’entreprise. Dans le privé, les diplômes professionnels tels que le DESS, le Master et autres, qui ont valeur de licence et de maîtrise professionnelles, sont reconnus pour le passage de secrétaire de direction à assistante de direction et même au-delà. L’expérience de reclassement professionnel a lieu dans certaines entreprises. Il s’agit de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). En effet, toute secrétaire engagée dans le privé depuis au moins 15 à 20 ans peut faire reconnaître son expérience professionnelle et les compétences développées dans l’entreprise pour passer de secrétaire de direction à l’assistante de direction. En somme, il n’y a pas une grande différence entre les deux notions ; sauf que l’assistante est une collaboratrice qui intervient efficacement dans la prise de décision du patron par la connaissance parfaite de son champ d’actions et de ses responsabilités. Elle veille quotidiennement à la prévention de la routine et à l’amélioration de son contexte de travail. Elle prend des initiatives susceptibles de faciliter le travail du patron et d’accroître la productivité de l’entreprise.
Comment alliez-vous votre emploi d’assistante de direction à votre fonction de présidente d’association ?
C’est une question d’amour, d’organisation et du respect de Timing.
Comment est-on arrivé à la création de la Ligue Ivoirienne des Secrétaires et quels en sont les objectifs?
Le 11 avril 1978, une offre d’emploi insérée dans le quotidien Fraternité Matin exigeait une secrétaire à la fois non ivoirienne et épouse de coopérant. Dans le petit monde des secrétaires ivoiriennes, ce fut l’indignation. Une Ivoirienne, Madame Alexise Gogoua, entreprit alors de poser les actes qui aboutiront, le 29 mai 1979, à la création de la Ligue Ivoirienne des Secrétaires (LIS). Cette dame, attachée de direction, était chef du secrétariat particulier du Secrétaire Général de la Présidence de la République et Conseiller Economique et Social. Six de ses consœurs, Noëlle Kakou, Hortense Trazié, Léa Badobre, Cécile Brou, Colette Ahoune, et Ariette Kodjo soutinrent son initiative et constituèrent le groupe fondateur de la LIS. Les objectifs de la LIS sont de regrouper et organiser les secrétaires de toutes catégories (secrétaires dactylographes, dactylographes et sténo-dactylographes, secrétaires de direction, assistantes de direction, attachées de direction) sur l’ensemble du territoire national en vue d’une prise de conscience individuelle et collective sur leur rôle et leur place dans la société; établir un pont avec les élèves secrétaires en vue d’enrichir leur programme de formation initiale et aussi les préparer à leur futur environnement ; assurer la formation continue des secrétaires en activité afin de valoriser leur métier et garantir leur promotion professionnelle et sociale ; apporter aux secrétaires l’encadrement et l’assistance nécessaire, notamment dans la défense de leurs intérêts moraux et matériels ; augmenter le rendement du secrétariat par l’amélioration de la collaboration des patrons avec leurs premières collaboratrices que sont les secrétaires ; sensibiliser l’opinion publique afin d’instaurer des relations plus conviviales entre les usagers des services et leurs premières interlocutrices que sont les secrétaires.
Qu’est-ce qui vous a motivée à briguer la présidence de cette ligue?
J’ai brigué la tête de la LIS dans le but de redynamiser notre association, d’amener bon nombre d’entreprises à faire de l’existence de la ligue une réalité et surtout mener à bien les acquis de l’ancienne équipe dirigeante conduite par Mme Alexise Gogoua. Et proposer une nouvelle vision de notre association.
En prenant la tête de la LIS, quelles étaient vos priorités?
A un moment donné de la vie de l’association et vu son ascension, la présidente fondatrice, Mme Alexise Gogoua, a voulu que la nouvelle génération prenne sa relève. Dans le souci de faire la promotion du métier de secrétaire et consciente du fait que la création d’un profil de carrière passe par une bonne formation, mon action s’est surtout basée sur la qualité de la formation des secrétaires, et le renforcement des capacités de celles qui sont en activité. D’ailleurs pour joindre l’acte à la parole, chaque célébration de la journée de la secrétaire, les 14 avril, s’inscrit toujours dans un thème global précis. Le thème de cette année était : « La secrétaire ivoirienne face aux enjeux économiques et sociaux pour l’émergence de la Côte d’Ivoire ». Autour de ce grand thème, des séminaires de formation et conférences ont été animés dans les différents comités LIS d’entreprises.
Quelles actions avez-vous menées pour le compte des secrétaires et quels sont vos chantiers ?
Mon équipe et moi avons installé plusieurs comités en entreprise et permis la promotion de certaines de nos collègues en organisant des rencontres avec nos chefs hiérarchiques. Nous avons également signé des partenariats avec des structures de formation et de communication pour promouvoir le métier de secrétaire. Nous avons créé le site web de la LIS (www.lisaad.com) et organisé une journée de reconnaissance de la secrétaire au cours de laquelle plusieurs d’entre nous ont été récompensées.
Combien de membres revendiquez-vous ?
Nous revendiquons 16 000 membres à travers toute la Côte d’Ivoire.
Vos actions couvrent-elles l’ensemble du territoire ?
Depuis sa création, la LIS a sillonné toutes les villes de la Côte d’Ivoire pour installer des comités régionaux. Mais avec la crise qu’a connue le pays, nos activités se sont surtout concentrées sur le district d’Abidjan.
Dites-nous quelles sont les qualités d’une bonne secrétaire.
Une bonne secrétaire doit être discrète, disponible, entreprenante, élégante, courtoise, souriante, aimable, instruite, efficace, rationnelle, confidente, talentueuse, avoir une personnalité et l’amour de son métier. J’insiste surtout sur la discrétion. Elle doit savoir taire les secrets.
Peut-on dire qu’en Côte d’Ivoire la profession de secrétaire nourrit son homme?
Sous-estimé par le public, le rôle de la secrétaire est pluriel. Le secrétariat est un métier noble et enrichissant, c’est un grand milieu relationnel. Nous sommes polyvalentes et incontournables. A ce titre, je peux dire que le secrétariat nourrit son homme comme tout métier d’ailleurs. Les salaires sont relativement acceptables.
Parlant de beauté, quelles sont les coiffures que vous avez l’habitude de faire ?
Je fais toutes sortes de coiffure ; que ce soit les nattes ou les tissages. Tout simplement parce que je veux avoir en permanence une belle coiffure pour être prête à répondre aux rendez-vous.
Quelles sont vos astuces pour garder votre fraîcheur au cours d’une journée de travail ?
Pour garder ma fraîcheur, je fais tout pour demeurer positive et souriante.
Avez-vous un message particulier et quelques conseils à donner aux secrétaires de Côte d’Ivoire ?
Je leur demande d’exercer avec amour ce métier, d’éviter de se sous-estimer, d’apprendre à mieux connaître leurs patrons pour une franche collaboration, de privilégier la communication entre patron et secrétaire pour un meilleur tandem. Pour finir, je les encourage à se former et à se recycler, car c’est au prix de la formation qu’elles termineront manager d’une entreprise.
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