Viviane Brou (coiffeuse internationale):« Mon savoir-faire et ma sympathie sont mes forces »
Première lauréate du festival de tresses africaines, Viviane Brou a su se hisser à un niveau assez important du métier de tresseuse. La Koundan d’Or 2007 dispose d’un salon de coiffure moderne doublé d’une salle d’esthétique des plus adaptée pour rendre les femmes belles. Approchée, elle nous parle de sa réussite dans ce secteur d’activité assez délicat en Afrique.
Etes-vous coiffeuse ou tresseuse professionnelle ?
Les deux si vous voulez puisque c’est par la coiffure que tout a commencé même si la tresse est venue prendre le dessus.
Parlez-nous de vos débuts.
Déjà au lycée, je disais à mes camarades de classe que j’allais tout mettre en œuvre pour être une grande coiffeuse de ce pays. Pour y arriver, je suis allée m’inscrire dans une école de coiffure et d’esthétique après la terminale. Après deux ans de formation, j’en suis sortie avec un diplôme. A ma sortie, j’ai commencé à travailler auprès de ma sœur qui avait un salon. J’ai passé quelques années avec elle avant de chercher à me prendre en charge grâce à quelques petites économies et à l’aide de certains amis. Je ne disposais que de 300 000 F CFA pour non seulement trouver un local, mais aussi pour acheter mon matériel de travail. Je me suis trouvée une toute petite maison à Cocody, précisément à la Riviera les Jardins. Au fur et à mesure que je me mettais à l’œuvre, je m’apercevais que mon travail plaisait aux clients. Et puis, je remarquais aussi que beaucoup de jeunes garçons venaient se faire tresser et natter dans mon salon. A partir de cet instant, j’ai commencé à prendre la tresse très au sérieux.
Qu’est-ce qui fait votre force ?
Ce qui fait ma force, c’est l’accueil que je réserve à mes clients. Vous ne pouvez pas vous imaginer, dans le petit coin caché où j’étais, je recevais des personnalités de haut rang. Souvent même j’avais honte de mon salon, mais grâce à mon sens de l’accueil, ces personnes ne se gênaient pas. Mes deux forces sont donc : mon savoir-faire et ma sympathie. Les clients disent toujours qu’ils se sentent en famille chez moi.
Est-ce votre succès à Koundan 2007 vous a aidée à vous retrouver à ce niveau ?
Ah oui, beaucoup. Ça m’a aidée à constituer mon label. Le titre de Koundan d’Or a été un plus dans mon palmarès et ça m’a permis de travailler plus. La plupart de vos clients viennent de l’extérieur… C’est vrai, j’ai beaucoup de clients qui arrivent de l’extérieur. Je peux citer par exemple les choristes de Tiken Jah Fakoly et bien d’autres stars et vedettes africaines qui, une fois à Abidjan, viennent se faire tresser ou coiffer chez moi. Sur place, il y a les danseuses du célèbre Village Kiyi qui se tressent également chez moi.
Peut –on dire que la petite tresseuse du collège a réussi ?
Je ne sais pas si c’est cela la réussite, mais je pense que Dieu nous donne, au moment qu’il faut, ce dont nous avons besoin si nous travaillons. Je travaille beaucoup, c’est donc à juste titre que je puisse mener cette petite vie qui me semble normale.
Avez-vous d’autres affaires en dehors des salons de coiffure?
Oui, juste quelques petites affaires qui, fort heureusement, marchent bien. Je suis même en train de me préparer à conquérir certaines capitales africaines. J’espère que Dieu m’aidera à y arriver.
Comment percevez-vous l’arrivée de Koundan Magazine ?
C’est une idée géniale que HATENE PRODUCTIONS N.W. a eue. Ce magazine permettra à la tresse africaine de prendre la place qui est la sienne. La coiffure occidentale avec ce magazine de tresse aura un concurrent de taille. Et j’en suis très fière en tant que femme africaine. Bon vent donc à Koundan Magazine
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