Danielle Tapé épse Oladélé (Présidente –Fondatrice WAM) : » Le taux de violence conjugale est de 70% en Côte d’Ivoire »
En marge à la journée internationale des droits de la femme « Koundan Mag »a rencontré Danielle Tapé épse Oladélé, Présidente-fondatrice de l’Ong WAM (Wonder Africa Mom), une structure qui lutte contre les violences faites aux femmes et du leadership féminin.
On est tenté de savoir qu’est-ce vous faite exactement ?
Nous luttons contre les violences conjugales et extra conjugales faites aux femmes et aux enfants et nous mettons un accent sur le leadership féminin. Notre organisation est là pour apporter son soutien aux femmes et enfants.
Qu’entendez-vous par violences faites aux femmes et enfants ?
Les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transport. Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues. En un mot, c’est l’abus de la force et ce n’est pas forcément physique comme tout le monde le pense il y’a plusieurs formes de violences (psychologique ; sociale ; physique et même la violence financière …).
Pourquoi avez-vous choisi de lutter contre les violences faites aux femmes et enfants ?
La violence à l’égard des femmes et filles constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux. Secundo, j’ai décidé de lutter contre la violence conjugale parce que j’ai été témoin de plusieurs scènes de violences conjugales et il y’a une scène qui m’a vraiment marquée et ce fléau prend de l’ampleur dans notre pays et l’Afrique.
Pourquoi en tant que présidente est-il nécessaire plus que jamais de se mobiliser contre les violences faites aux femmes ?
La femme est le pilier de la famille et les enfants sont les adultes de demain donc si nous réussissons dès le bas âge à former nos enfants et donner de la valeur aux enfants et aux femmes, je pense que le monde se portera mieux.
La femme c’est l’avenir, une femme qui est bien traitée par son homme. Il sera toujours heureux et la famille se portera à merveille.
On sait qu’il faut briser les tabous qui entourent les violences contre les femmes et les enfants. Quelles sont vos stratégies… De quelles marges de manœuvre disposez-vous pour agir ?
(Soupire). Pour briser ce silence nous organisons de sensibilisation dans les écoles primaires, secondaires et universitaires bientôt une caravane de sensibilisation à l’intérieur du pays. Des coachings familiale et entre couplé. Il faut que la femme sache qu’elle n’est pas seule, nous sommes là pour la défendre ainsi que les enfants
1 femme sur 3 est victime de violence au cours de sa vie. Comment comptez-vous les aider, Et que dit la loi sur ce sujet.
Il ne faut pas qu’on se voile la face. Les chiffres sont alarmant en Côte d’Ivoire le taux de violence conjugale et toutes violences confondu est de 70%
Tout dernièrement nous avons distribué 1000 plat aux enfants dans la rue d’angré une commune de Cocody. Vu que de nombreux enfants dans la rue sont victimes de la violence conjugale raison pour laquelle ils se retrouvent dans la rue. Ce fut des moments de joie, de partage et d’échange avec ces populations.
Il n’y a pas de loi en tant que telle à par celle de l’article 354 du code pénal ivoirien qui punit le viol mais pas le viol conjugal par rapport à la loi n 64-375 du 7 octobre 1964 relative au mariage, modifiée par la loi n 83-800 du 2 août 1983 puis par la loi n 2013-33 du 25 janvier 2013
C’est maintenant que l’état est entrain de prendre des dispositifs pour les coupables de violences. Pour aider ces femmes, nous avons des formations pour elles et nous disposons d’une cellule d’écoute avec nos psychologues et nos juristes et bientôt une maison d’accueil. Nous avons eu un cas à Daloa et nous avons aidé la dame à prendre en charge la scolarisation de son fils et nous avons donné un fond de commerce à cette femme victime de violence conjugale et la caution pour sa maison.
Comment envisagiez-vous l’avenir quand on sait qu’il y a encore des femmes cachées qui subissent ces violences ?
L’avenir est prometteur avec toutes ces actions, on commence à se faire connaître. C’est vrai que le combat n’est pas encore gagné mais la sensibilisation est entrain de prendre et de plus en plus les dames nous contactent donc on se donne 10 ans pour pourvoir réduire la violence sous toutes ces formes en Côte d’Ivoire et pourquoi pas en Afrique
Un message
Aujourd’hui, nous luttons contre la violence conjugale et toute violence faite aux femmes et enfants. Oui, ce fléau a trop duré à cause du regard des autres, de la religion, de nos coutumes. Des femmes souffrent dans le silence des enfants se retrouvent dans la rue et se livre à la drogue, au vol, à la prostitution et deviennent des adultes frustrés. L’état ivoirien doit prendre ces responsabilités.
Je prends toujours pour exemple, l’Espagne. Il on réussi à baisser le taux de violences chez eux parce que il y’a un numéro vert pour les victimes qui fonctionne vraiment une police ou si vous voulez une unité spéciale pour les violences faites aux femmes et aux enfants et des lois qui punissent les coupables sérieusement et un tribunal spécialisé dans le domaine.
Il est tant que les femmes se lèvent et disent non aux violences faites aux femmes et enfants.
Brisons le silence à toutes les victimes de violence. Vous êtes votre premier défenseur tant que vous en parlez pas notre combat sera inutile.
C’est pourquoi, notre slogan : « PARCE QUE MON CORPS N’EST PAS UN TAM-TAM JE DIS NON À LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES ET AUX ENFANTS »
Par Florence Edie
Félicitations fille de Dieu. Sache que Le Royaume de Dieu ,Jésus-Christ et tout son conseil te soutiennent dans cette luttes