“Les jouets de Noël sont là », crie à tue-tête, une commerçante de jouets, au grand marché de la commune d’Adjamé. L’immense foule qui s’y trouve, ce mercredi 18 décembre, laisse entrevoir l’imminence des fêtes de fin d’année. Jouets, guirlandes, décorations, sapins de Noël, vêtements et autres accessoires pour enfants jalonnent les différentes artères. Ces articles sont pour certains, entre les mains des commerçants et pour d’autres à même le sol. De la grande mosquée d’Adjamé à la mairie, on ne voit que ces objets. « Décoration de maison, 500 FCFA. Guirlandes, 5 à 2000 FCFA », pouvait-on entendre par-ci et par-là. Le passage étant réduit, les populations se bousculent pour se frayer un chemin et l’embouteillage est dense. Nous mettons 20 mn, de la mairie d’Adjamé au grand magasin de jouets Ship Choc où des milliers de personnes font leur approvisionnement.
A l’entrée de ce magasin, une centaine de clients attendait impatiemment devant les différentes caisses. Nous prenons l’escalier qui mène aux rayons de jeux. Là, l’affluence est à son comble. « Je suis venu acheter des jouets pour mes enfants. Je préfère le faire maintenant plutôt que d’attendre les derniers jours. Les prix des jouets n’ont véritablement pas changé par rapport aux années précédentes. Sauf que cette année, il y a de nouveaux jouets qui pourraient certainement plaire aux enfants. J’ai choisi ce magasin d’Adjamé parce que les jouets sont moins chers, comparativement aux autres», explique Annick Zagnidjys. Touré Lamine, un autre client, est lui aussi du même avis : «Les jouets sont moins chers ici. Je viens d’acheter 10 petites poupées à 1200 FCFA. J’achète ce que mon argent me permet d’acheter pour mes enfants.
Je ne suis qu’un simple vigile et je ne gagne que 60.000 FCFA par mois. J’ai quatre enfants. Si je dois acheter un jouet à plus de 10.000 FCFA, je ne pourrai plus nourrir ma famille», souligne Touré. Avant de préconiser aux magasins de faire du social pour les pauvres. Un responsable du magasin Ship Choc qui n’a pas voulu décliner son identité, nous explique que pendant la période de fête, des milliers de personnes rentrent chaque jour dans le magasin. «Nous sommes beaucoup chargés en période de fête. Nous vendons des centaines de milliers de jouets chaque jour. Il y a des vendeuses qui viennent acheter nos jouets pour aller les revendre et nous leur faisons des réductions allant jusqu’à 20%. Nos jouets viennent pour la plupart de la chine », dit ce responsable. Dans le supermarché Sococé, situé aux Deux Plateaux, les rayons de jeux et de décorations ne désemplissent pas. Kouassi Anne Marie se dit satisfaite de la qualité des jeux qui s’y trouve. « J’ai remarqué que cette année, la plupart des jouets sont de marque. Mais les prix n’ont pas changé par rapport à l’année dernière », soutient cette mère de trois enfants.
Affluence dans les magasins
Quant au couple Sacko, il bat en brèche cette assertion. «Cette année, les jeux sont chers. Je viens d’acheter un petit piano à 36.000 FCFA», précise Sacko Réné. A Marcory, l’ambiance de la fête de Noël est visible sur les façades de tous les supermarchés.
Dans le grand magasin Orca, les clients, pour la plupart, ont jeté leur dévolu sur les rayons de jouets et de décorations. Ahui Paulette, mère de trois enfants trouve que les prix des jouets n’ont pas changé. «C’est toujours cher. Je suis venue faire mes achats aujourd’hui parce que les derniers jours, il y a trop de bousculade et on n’a pas le temps de faire un bon choix», nous dit-t-elle. Gnago Simplice lui, estime que les prix des décorations sont abordables même s’il trouve les prix des jouets «exorbitants». Mohamed Halal, directeur commercial d’Orca déco explique : «Nous avons baissé notre marge bénéficiaire pour maintenir les même prix que ceux pratiqués les années précédentes. Nos fournisseurs ont de leur côté, procédé à des augmentations à cause de l’évolution de certains facteurs comme le coût du pétrole, le coût de fabrication et autres.
L’objectif pour nous, c’est de satisfaire les clients et être compétitif sur le marché », a dit le directeur commercial. A l’en croire, le magasin reçoit entre 2500 et 3000 clients par jour et les jouets se vendent par centaines de milliers à des entreprises et associations.
A Mefco, magasin situé entre Treichville et Vridi, cette affluence est visible dans les rayons de jouets et décorations. Et la plupart des personnes qui rentrent dans les différents magasins susmentionnés, en ressortent les bars chargés de cadeaux. Même s’ils n’ont pas voulu chiffrer les bénéfices, les magasins visités affichent une bonne santé financière en cette période. Surtout que c’est entre 12h et 14h et après 17h qu’ils sont bondés de monde. «Je préfère acheter les cadeaux entre midi et deux car le temps me le permet», soutient Viviane N., cadre dans une société de la place.
Quant à C.Y, exerçant dans le domaine de l’assurance et venue accompagner Viviane N., elle explique pourquoi elle n’a pas encore acheter de cadeau. «Je vais prendre tout mon temps le samedi 22 décembre pour acheter le cadeau de mon fils. Le temps est trop court pour moi entre midi et deux ou après 17h. Je prendrai une bonne partie de la matinée de ce samedi pour le faire à l’effet d’opérer un bon choix», a argumenté C.Y.
Les marchés de Marcory, Koumassi, Treichville ne sont pas aussi en reste. L’on enregistre la même affluence et la vente de vêtements a commencé avec son corollaire de ‘‘solde’’. On rivalise d’imagination avec la guerre des sons et la présence de Disc Jockey (DJ). Tout montre que les fêtes de fin d’année sont là. Cette année, les ivoiriens sont bien décidés à célébrer ces fêtes dans la joie et la tranquillité.