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L’Africaine face au complexe de son image.

culture africaine scaled 1

Je suis une jeune maman camerounaise qui vit quelque part en Europe. Il y’a deux ans environ, je suis allée au parc du quartier avec mon fils.

Fatiguée de jouer, je suis allée me réfugier sous un arbre en observant mon fils qui continuait de s’amuser dans le sable.

Tout près de l’arbre, il y avait un banc sur lequel étaient assises deux femmes caucasiennes, la trentaine environ. C’est alors qu’une femme noire qui passait dans la rue leva la main pour les saluer

Les deux femmes blanches n’avaient pas l’air de la reconnaître . L’une des femmes regarda autour d’elle pour se rassurer que la femme noire au loin s’adressait bien à elles, puis elle leva timidement la main et balança avec un léger sourire.

La femme noire dans la rue sourit et continua son chemin.

Les deux femmes caucasiennes se regardèrent l’air surprises et l’une d’elles lança:

– Tu la connais? Je voyais qu’elle s’adressait à nous, mais je ne l’ai pas reconnu.

L’autre femme répondit:

– Tu vas rire , mais je ne l’ai pas reconnu non plus . j’étais un peu gênée de la voir nous saluer sans réponse. C’est pour ça que j’ai levé la main.

L’autre femme en riant, dit:

– Ah les femmes africaines!
quand tu penses finalement les connaître , c’est à ce moment qu’elles changent de perruques. Elles changent tout le temps de tête. C’est difficile de les reconnaître dans ces conditions.

– Ouiiii!! renchérit l’autre Elles ont des tonnes de perruques qu’elles changent tout le temps . Ça ne s’arrête jamais. Surtout celles qui ne sont pas nées ici en Europe. Tu penses que c’est culturel?

– NON , je pense que c’est un trouble de la personnalité.

Surprise, l’autre demanda:

– Un trouble de la personnalité aussi généralisé? La majorité de ces femmes changent de perruques comme on change de caleçon. Je pense que leurs cheveux naturels ne poussent pas.

D’un air convaincant, l’autre répondit:

– Ohhh si, ça pousse et même très bien. Mais Elles n’aiment pas leurs cheveux. Elles préfèrent les perruques qui ne ressemblent même pas à leurs cheveux. Tu sais, lorsqu’on ne sait pas qui on est vraiment, on est tout le monde et en même temps personne.
Il eut un petit temps de silence, puis elle continua: Ces femmes ont perdu leur fierté depuis les événements traumatisants de l’esclavage et pendant la colonisation.
Leurs racines ont été détruites et maintenant, elles ont de sérieux problèmes d’identité. C’est pour cela qu’elles
COPIENT sans arrêt, tout ce qu’elles voient. Plusieurs se blanchissent la peau et les hommes noirs aiment et encouragent ça.
Tiens! Il y a deux semaines, ma nouvelle voisine congolaise était blonde avec des cheveux courts bouclés, la semaine dernière, elle était rousse avec des cheveux lisses. En allant accompagner ma fille ce matin, je l’ai vu avec une perruque brune ondulés. Peut être c’était elle dans la rue avec la perruque chinoise

Les deux femmes ont éclaté de rire et sont allées jouer avec leurs enfants.

J’étais toujours près de l’arbre et j’avais entendu toute leur conversation. J’étais choquée et je voulais aller leur dire que ce n’est pas
toutes les femmes africaines qui ont des problèmes d’identité.

J’avais envie de leur dire qu’il y’a une nouvelle génération authentique et consciente qui monte en force.

J’avais tellement de choses à dire pour défendre ma communauté. Puis je me suis rappelée que moi aussi je faisais partie de ces femmes qui ne sont rien sans leurs perruques. Ces femmes qui changent de tête comme on change de caleçon.

J’avais toujours pensé que ça faisait chic, que c’était une preuve d’évolution, de richesse, de statut social…

Je venais de découvrir en quelques secondes que
je ne savais pas qui j’étais. que j’étais tout le monde et en même temps personne.

c’était vrai. J’avais des perruques chinoises, européennes, indiennes, breziliennes, peruviennes, etc.
j’étais tout, sauf moi-même.

Quand je suis arrivée à la maison avec mon fils, j’avais la gorge nouée et je ne pouvais pas me retenir

J’ai versé une larme pour moi

J’ai versé une larme pour mon peuple malade

J’ai pensé à mes ancêtres et j’ai pleuré toute la nuit.

Le matin, j’ai décollé ma perruque, puis j’ai passé la tondeuse sur mes cheveux défrisés.

C’était le début d’une histoire d’amour avec moi-même. Depuis lors, J’apprends à me connaitre, à m’aimer et à accepter ce que je suis avec fierté .

*LA NATURE DOIT NORMALEMENT ENSEIGNER CELUI QUI A L’ESPRIT LUCIDE DECOLONISÉ ET DESALIÉNÉ.

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