Produits cosmétiques artisanaux en Côte d’Ivoire : Qu’attend l’Etat pour encadrer le secteur face à la dérive chimique en cours.
Dans mes balades matinales j’ai fait la rencontre de Jennifer, charmante demoiselle arborant un sourire et un teint parfaits, qui m’approcha afin d’avoir des informations de géolocalisation. Après les civilités et autres presentations, je me suis rendu compte que nous avons, ensemble, fait les cours de la sixième à la troisième. Elle m’a annoncé avoir arrêté les cours après la troisième car n’ayant personne pour financer ses études, après 3 échecs au BEPC.
Voyant un sac rempli de tubes et autres produits en sa possession, j’ai poussé ma curiosité afin de connaitre ses activités actuelles. Elle m’informa de son activité de fabricante de produits cosmétiques éclaircissants et embellissant la peau. J’ai alors cherché à comprendre comment une fille qui était dernière de classe en chimie et qui avait une sainte horreur de toutes matières scientifiques, pouvait finir chimiste au service de la cause feminine. Elle m’annonça sans coup frémir l’avoir appris sur le tas auprès d’une tante à Yopougon. Poussant ma reflexion je chercher à savoir comment se faisait le dosage des produits et si elle connaissait les composants chimiques de chaque produit et leurs effets négatifs sur la santé en cas de surdose, et je cherchai à savoir si elle savait ce qu’est la formulation cosmétique ? Elle en rit et nous nous séparâmes. Ces échanges me poussèrent à en savoir plus sur les reseaux sociaux, sur la fabrication artisanale et la distribution des produits cosmétiques. Ma surprise fut de taille. Car à côté des géants industriels de la cosmétologie et des produits cosmétiques, une industrie parallèle en dehors de tout contrôle scientifique est en plein essors.
Des produits éclaircissants aux produits traitant les brulures chimiques en passant par des produits réputés ressortir le teint naturel, nos « chimistes du dimanche » produisent, dans un environnement et un cadre artisanal sans la moindre assistance scientifique, des produits dont la gent féminine raffole. Aujourd’hui chaque jeune fille qui se respecte à Abidjan, dispose de sa « chimiste » comme de son esthéticienne et sa coiffeuse. Et à coté le cancer de la peau fait des ravages là où les brulures chimiques sont légion.
Face à cette derive que fait le ministère de la santé ?? Est-il au courant de cette nouvelle activité de nos « opératrices économiques » ? Il est temps que l’Etat se reveille et prenne le taureau par les cornes avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps que soit menée une campagne de lutte contre la fabrication artisanale des produits cosmétiques au même niveau que la lutte contre les médicaments de rue et que la police sévisse dans ses « laboratoires » afin de mettre fin à la propagation de cette nouvelle peste des temps modernes. Sinon, il vient devant nous des heures sombres pour la santé de la peau de notre jeunesse.
@Cornerstone
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