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Non, avoir des pellicules n’est ni sale, ni honteux

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Close up of dandruff

Les pellicules sont souvent considérées comme quelque chose que l’on doit cacher ou dont on doit avoir honte. Le cliché de l’homme célibataire qui n’arrive pas à attirer une partenaire à cause de son cuir chevelu squameux ou de la femme qui refuse de porter des vêtements sombres à une réunion de peur que des pellicules lui tombent sur les épaules sont des situations bien connues. Mais, malgré une amélioration du discours depuis quelques années, les marques de produits capillaires du monde entier continuent de jouer sur ce sentiment de honte pour convaincre les consommat·eur·rice·s d’acheter leurs produits anti-pelliculaires.

Qu’elles soient inoffensives ou non, les conséquences de ces scénarios sont évidentes chez de nombreuses personnes, y compris chez moi. Ce n’est que récemment que j’ai réalisé que j’évitais consciemment d’utiliser le terme « pellicules » pour décrire mon cuir chevelu sensible et craquelé, comme s’il s’agissait d’un gros mot. En dépeignant cette affection comme quelque chose dont il faut avoir honte, nous exacerbons ce qui est en fait une maladie traitable et très courante. La trichologue Anabel Kingsley me confirme que, bien que 90 % de ses client·es présentent une forme ou une autre de squames sur le cuir chevelu, beaucoup d’entre elles et eux se sentent isolé·e·s par celles-ci. « Les gens sont gênés », m’a-t-elle dit, « et certains hommes viennent dans ma clinique avec des chapeaux pour les cacher. Notre perception à ce sujet doit absolument changer. C’est un problème de peau – cela ne signifie pas que vous êtes sale, ou que c’est contagieux, ce qui est une idée fausse courante ».

Les pellicules sont classées comme une forme légère d’eczéma. « Les pellicules sont une affection appelée pityriasis capitis, qui provoque de fines particules blanches de peau morte sur le cuir chevelu », explique le Dr Sharon Wong, dermatologue consultante spécialisée dans les troubles des cheveux et du cuir chevelu. « Elles sont considérées comme une forme d’eczéma de faible intensité et non inflammatoire. Lorsque l’affection devient inflammatoire et provoque des démangeaisons, on parle de dermatite séborrhéique, une forme spécifique d’eczéma ». Mais la cause des pellicules est sujette à débat.

« On a toujours pensé que les pellicules étaient dues à une hypersensibilité à la levure malassezia, qui est naturellement présente à la surface de notre peau », ajoute le Dr Wong. « On pense que lorsque ces levures se nourrissent des huiles naturelles de notre peau, les sous-produits libérés provoquent un renouvellement plus rapide des cellules de la peau chez certaines personnes, d’où les pellicules. Cependant, des études plus récentes suggèrent que la réalité est un peu plus complexe et que les pellicules pourraient résulter d’une perturbation de l’équilibre délicat entre les bactéries et les levures de surface du cuir chevelu ».

Les facteurs déclenchants peuvent être l’alimentation, le stress et les changements hormonaux. De nombreuses femmes déclarent avoir des pellicules après avoir arrêté la pilule. Quelle qu’en soit la cause, la croyance selon laquelle un cuir chevelu sec est à l’origine des pellicules est erronée, et éviter de faire un shampooing de peur de l’assécher davantage ne sert à rien. Selon les expertes, les cuirs chevelus gras y sont plus sujets, et un shampooing régulier est la clé. Au moment de choisir vos produits, recherchez des ingrédients spécifiques anti-levures tels que le kétoconazole, le zinc pyrithione, le sulfure de sélénium ou la piroctone olamine, que vous trouverez dans une gamme de shampooings anti-pelliculaires. Les produits à base de goudron ou ceux contenant de l’acide salicylique peuvent également être utiles. Anabel, sans surprise, préfère le shampooing pour cuir chevelu squameux et irrité de Philip Kingsley (88,50 €) – comme des milliers de ses client·e·s – pour ses résultats impressionnants en matière d’élimination des squames (arme de choix : la piroctone olamine) et son parfum fruité non médical, qui laisse les cheveux doux.

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Pour vraiment tuer les pellicules, vous devez vous investir dans votre routine de shampooing, il est donc préférable de trouver un produit que vous aimez. « Vous devez effectuer un shampooing quotidien avec un produit ciblé jusqu’à ce que vos symptômes disparaissent », poursuit Anabel. « Pensez à n’importe quelle affection cutanée – l’acné, par exemple. Vous devez appliquer des produits topiques quotidiennement pour voir des résultats, et si vous ne faites pas de shampooing, vous n’éliminez pas les cellules mortes de la peau ». Une fois que tout est rentré dans l’ordre, continuez à utiliser le produit régulièrement pendant quelques semaines, puis gardez-le dans le placard de votre salle de bains en cas de récidive. Il convient de noter que si le cuir chevelu devient très enflammé ou infecté, il est temps de consulter votre médecin.

Quant aux problèmes d’estime de soi liés à une affection aussi courante et curable, il est grand temps d’en finir avec les stigmates. Pour ma part, je vais sans honte remettre le mot « pellicules » dans mon vocabulaire.

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