Réduire de 80 % l’absentéisme scolaire lié aux menstruations dans les établissements ciblés, sensibiliser à l’hygiène menstruelle, et promouvoir des solutions durables : tels sont les objectifs phares de la caravane « Menstrue Libre », prévue du lundi 9 au jeudi 12 décembre 2024. En prolongement, des ateliers hebdomadaires se tiendront chaque mercredi entre janvier et février 2025.
Ce projet ambitieux vise à transformer le vécu des menstruations en milieu scolaire, en touchant 25 adolescentes âgées de 12 à 18 ans par établissement. À travers une démarche participative, les bénéficiaires assisteront à des projections de films éducatifs, notamment « Sous le ciel de la puberté », suivies de discussions interactives. En parallèle, elles recevront des kits de protections menstruelles réutilisables et des trousses pédagogiques.
Pour assurer la pérennité de cette initiative, des clubs scolaires baptisés « Menstrue Libre » seront créés dans chaque école participante. Ces clubs s’appuieront sur un groupe WhatsApp dédié, favorisant l’échange d’expériences et le soutien continu entre les adolescentes.
Lever les obstacles liés à la précarité menstruelle
Pour Kady Cissé, sage-femme et présidente de l’Organisation pour la santé de l’enfant, de la femme et de la famille (Osef), cette caravane répond à une problématique pressante. « En Côte d’Ivoire, la précarité menstruelle reste une barrière majeure à l’éducation des adolescentes. Faute de protections menstruelles adaptées, beaucoup d’entre elles s’absentent régulièrement de l’école, mettant en péril leur parcours scolaire », explique-t-elle.
L’initiative va au-delà de la simple sensibilisation. « Ce projet ne se limite pas à offrir des solutions d’hygiène. Il vise à construire un avenir où chaque jeune fille pourra étudier dans la dignité, sans entraves ni stigmatisation. Il est impératif de briser le tabou des menstruations et de promouvoir un environnement scolaire inclusif », ajoute Kady Cissé.
Le manque d’accès à des protections adaptées, associé à l’absence d’éducation sur l’hygiène menstruelle, peut entraîner des conséquences graves sur la santé physique et mentale des adolescentes. « Ce problème dépasse le cadre de l’éducation. Il est de notre responsabilité de leur donner les outils pour une vie scolaire et personnelle épanouie », conclut-elle.
Avec la caravane « Menstrue Libre », un nouveau chapitre s’ouvre en faveur de l’éducation des jeunes filles en Côte d’Ivoire, mêlant sensibilisation, actions concrètes et lutte contre les inégalités.
Florence EDIE