Nadiarra Sidibé épouse Diabagaté (Présidente de l’AFAMAH) : « Notre objectif : amener les femmes à être indépendantes »
Nadiarra Sidibé épouse Diabagaté (Présidente de l’AFAMAH) : « Notre objectif : amener les femmes à être indépendantes »
Présidente d’Ong, chef d’entreprise…Nadiarra Sidibé épouse Diabagaté est une femme dont le souci majeur est d’apporter le sourire à ses sœurs qui sont dans le besoin. Pour ce faire, elle a créé l’Ong AFAMAH qui, depuis 2006, travaille d’arrache-pied afin de rendre les femmes indépendantes et épanouies.
Parlez-nous un peu de vous.
(Sourire) Je suis la présidente de l’ONG AFAMAH (Association Féminine d’Aide Mutuelle d’Action Humanitaire). Cette organisation existe depuis 2006, et nous sommes représentés sur toute l’étendue du territoire. Nous travaillons avec les femmes. Notre objectif est de lutter contre la pauvreté, d’encourager et d’aider les femmes afin qu’elles puissent se prendre en charge, s’épanouir et être dignes. En un mot, l’AFAMAH contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations en apportant le sourire aux personnes qui en ont besoin. Aussi, nous luttons pour que le droit des femmes et des enfants soit respecté Parlant d’activités, nous finançons principalement les micros projets. Une façon de permettre aux femmes d’exercer une activité et d’être autonomes.
Un bilan succinct de vos actions ?
Depuis notre existence, nous avons mené bon nombre d’actions. A savoir le financement de projets, la célébration de la fête des mères, de la Noël… Nous organisons très souvent des caravanes pour faire le bilan de santé des femmes afin qu’elles connaissent leur statut pour qu’on leur trouve une prise en charge.
Nous donnons des prêts aux femmes qui en ont besoin. Prêts qu’elles remboursent sans intérêts pour que leurs sœurs puissent également être financées. Le but, c’est d’occuper les femmes et les amener à s’occuper de leurs familles. Si nous avons décidé d’inclure ce volet dans nos objectifs, c’est parce que nous avons compris qu’on ne peut lutter efficacement contre la pauvreté qu’en donnant l’opportunité aux femmes de faire quelque chose.
Quelles sont les conditions d’adhésion à votre organisation ?
Les conditions sont simples. Nous sommes ouverts à tout le monde. L’adhésion est à 500 francs. Une manière de leur permettre de profiter de toutes nos actions. Toutes les femmes de 15 à 80 ans peuvent adhérer.
Aujourd’hui, force est de constater que la femme occupe une place importante dans tous les domaines d’activités, que pensez-vous de ce réveil des femmes ?
Mieux vaut tard que jamais. Je suis très heureuse du réveil des femmes. Je les encourage parce que la femme n’est pas différente de l’homme. Et quand la femme fait quelque chose, elle y met du cœur. Juste pour dire qu’elle le fait mieux que l’homme. La femme est passion et amour.
Décrivez-nous un peu vos journées…
Bien que je sois présidente de l’ONG AFAMAH, je suis chef d’une entreprise de bâtiment. Donc mon premier réflexe, je passe au bureau pour m’assurer que tout est en ordre, si j’ai des rendez-vous à honorer ou pas. Ensuite, je descends sur le terrain pour vaquer à mes activités concernant l’Ong. Je suis partagée entre ces deux activités.
Chef d’entreprise, présidente d’ONG…qu’est-ce qui vous fait courir ?
(Sourire) Rien ne me fait courir. Je veux qu’une femme soit battante. Parce qu’avant de dire à quelqu’un de faire ceci ou cela, tu dois toi-même montrer l’exemple. Je les aide à courir. C’est pourquoi, je ne m’asseoir pas.
J’ai une maîtrise en science physique, un diplôme d’ingénieure informaticienne… Ne trouvant pas de boulot malgré ces diplômes, j’ai décidé de m’installer à mon propre compte en créant mon entreprise. Moi, j’ai eu un peu plus de chance que les autres. Parce que mon mari me soutient.
Mais, ces femmes qui n’en n’ont pas, que font-elles. Elles sont livrées à elles-mêmes. Elles sont obligées de faire des bêtises afin de subvenir aux besoins de leur famille. D’où la création de cette association afin de les aider à faire un métier ou un petit commerce.
Comment vous vous définissez ?
Comme une femme battante. (Rire) Parce que je ne dors pas. Je suis un peu partout. Et Dieu merci, tout se passe bien. Une façon de dire que c’est parce que je me suis battue que j’en suis là aujourd’hui.
Un conseil à celles qui veulent vous ressembler…
Je leur dirai de ne jamais perdre espoir. Même quand ça ne va pas, il faut toujours persévérer et rester forte dans la tête. Très souvent, Dieu met des personnes de bonnes volontés sur notre voie pour nous venir en aide. Il faut savoir saisir cette chance. Mais en toute chose, il faut être honnête. Moi, je fréquente beaucoup le milieu des femmes. Franchement, il y a des femmes qui ne savent pas vraiment ce qu’elles veulent. C’est pourquoi, je leur dis d’être honnêtes et d’avoir foi dans tout ce qu’elles entreprennent. Ça marche toujours.
Des projets ?
Bien sûr. Déjà dans l’immédiat, nous avons récompensé 500 femmes lors de la fête des mères dans la commune de Koumassi. A long terme, continuer, continuer de financer les femmes.
Pour vous, c’est quoi une belle femme ?
Pour moi, c’est celle qui n’attend rien de son homme. C’est une femme qui se bat pour se frayer un chemin dans la vie afin de se réaliser, d’en être fière et de partager son expérience avec les autres. Quelle que soit la richesse de votre homme, elle ne vous appartient pas.
Entre les tresses et le tissage quelle est votre préférence ?
Je préfère le tissage. Les tresses me dégoutent un peu vite du fait que tu dois les garder pendant un certain nombre de temps. Je suis une femme qui aime changer de tête.
Que faites-vous pour rester toujours belle…
Je me lave à l’eau froide. Comme j’ai coutume de le dire, une belle femme doit être toujours propre et coquette.
Interview réalisée par Florence Edie
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