Sabine Brou, Un talent multisectoriel
Présidente de la Chambre des Métiers de Bingerville, Fondatrice du syndicat national des tresseuses professionnelles de Côte d’Ivoire (SYNATREPCI), coiffeuse, formatrice en beauté…Sabine Brou a plusieurs cordes à son arc. De retour des Etats Unis où elle a approfondi ses connaissances en matière de coiffure, cette dame de caractère, ambitieuse et passionnée de tout ce qui touche l’esthétique et la coiffure a décidé de partager son expérience professionnelle avec ses sœurs ivoiriennes. Sa particularité, le traitement des cheveux naturels. En la matière, elle est une véritable experte et s’y prend avec une douceur incomparable.
Aujourd’hui propriétaire d’un salon et d’une école (HopeAcademy) très en vue et accessible à tous, sise à l’entrée de Bingerville, Sabine Brou voit grand. Elle est la représentante nationale du projet d’eBraiding.net et eNaturals.net (Principal Réseau des Tresseuses et des Spécialistes des Soins des Cheveux Naturels aux Etats-Unis d’Amérique) et nourrit bon nombre d’initiatives dans son institut à travers le projet de l’ONG « Women Empowerment ». Projet visant à faire de ses étudiants et de toute personne intéressée des professionnels qualifiés dans les tresses et les soins des cheveux naturels ; à leur donner l’opportunité à la fin de leur formation d’immigrer aux USA en tant que professionnels certifiés et employables par les salons membres de ce réseau ; à créer et à donner des opportunités d’avancement, de développement de business et de durabilité…
Elle invite donc les mairies et les structures qui ont besoin de formation pour les femmes ou hommes en quête d’emploi de s’y inscrire. Quant à celles qui veulent se recycler, des modules leurs sont offertes.
Ses expériences, cette coiffeuse professionnelle aime les partager. Aussi n’hésite-t-elle pas à confier qu’elle est allée aux Etats Unis sans comprendre un traître mot de l’anglais. « C’est mon côté aventurière et c’est ce qui me caractérise», révèle-t-elle avec malice. De cette aventure, elle a réussi à se frayer un chemin pour réaliser son rêve d’enfant : faire la coiffure.
«Aux Etats-Unis, on vous apprend les techniques et rouages du métier. Il y a une énorme différence avec nous. Ici, par exemple, on travaille selon la contrainte, le besoin financier ou le don que Dieu t’a donné. Là-bas, c’est tout à fait le contraire. Là-bas, les coiffeuses ont compris que ce métier est devenu une industrie. C’est tout cela qui a développé mon goût pour la coiffure et la création. Et je veux le mettre à profit… » Confie-t-elle avec sourire. C’est pourquoi, elle a importé ce vent de création dans son pays. Afin de permettre à ses sœurs de prendre conscience de l’importance du métier. Son premier souci, c’est d’organiser le secteur. Ensuite, amener les coiffeuses à être de véritables professionnelles pour que la coiffure sur le continent devienne une industrie comme aux Etats Unis. Et Sabine Brou a décidé de se battre pour y arriver. « Bientôt, nous allons assainir notre milieu. Si vous n’avez pas le diplôme, vous ne pourrez pas exercer ce métier. Une façon de permettre à celles qui ont suivi la formation de mieux vivre de leur métier… » Conclue-t-elle l’air très déterminé.
Florence Edie
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