Maï la bombe (Comédienne) : « Je suis une éternelle insatisfaite… »
Elle fait partie des figures de proue du 7ème art en Côte d’Ivoire. Actuellement derrière la caméra et dans d’autres projets, Maï la Bombe a bien voulu lever un coin du voile sur ce qu’elle prépare dans l’ombre. Entretien.
Bonjour, tu respires la grande forme…
Merci. C’est grâce à Dieu.
Quelle est ton actualité?
(Sourire). Là vous êtes en plein dans mon actualité. Je suis chargée de production d’une maison de production de la place et tout. Présentement, nous sommes entrain de faire des mises en boîte de séries. Et cela depuis deux (2) ans. Séries qui seront bientôt présenté sur des chaînes de télévisions.
Vous réservez donc des surprises aux téléspectateurs de Côte d’Ivoire ?
Une chose est certaine, nous réservons de belles petites histoires aux téléspectateurs. A savoir, le quotidien, le vécu des gens et bien d’autres. Je suis sûr que la population ivoirienne va beaucoup apprécier. Je leur réserve d’énormes et agréables surprises.
Vous êtes actrice dans ce film ou juste la productrice ?
(Sourire). Moi, je suis à la production. Mais, par moment vous me verrez dans des films. En attendant, je ne suis pas à l’ordre du jour.
C’est avec de nouvelles recrues que travaillez ou des acteurs déjà connus de la place ?
Soupire. Il y en a tellement. Je cite perle mêle : Gbess Agaille, communément appelé ‘’Gbessi’’. C’est un acteur qui est vraiment entrain de prendre son envol dans le milieu du 7ème art. Marie Pascale Okou, elle avait joué dans ‘’SIDA dans la Cité’’ et ‘’Ma Famille’’. Sans compter les jeunes acteurs qui sont entrain de vraiment essayer de s’imposer.
C’est ce qui explique pourquoi vous avez disparu des petits écrans?
Et pourtant, j’ai des productions quand même qui passent à la télé et tout ça. C’est vrai que ce n’est pas régulier dans le style ‘’Faut pas fâcher’’ où on te voit une ou deux fois par semaine. Il ne faut pas oublier que j’ai fais du théâtre. Quand on fait du théâtre, ce n’est pas diffusé comme les séries à la télé. Je suis aussi maintenant derrière la caméra maintenant. Je suis à la tête de plusieurs choses.
Aujourd’hui, Maï la Bombe a plusieurs cordes à son arc, un bilan. Du théâtre en passant par la télé jusqu’ à la production ?
Je suis une éternelle insatisfaite. Je suis arrivée au théâtre par hasard. Pareil pour le cinéma. C’est m’est tombé la dessus. Aujourd’hui, ce que je fais, ce n’est plus un hasard. J’aime ce boulot de production. Il me fascine beaucoup. Ce qui veut dire que je ne peux parler de bilan, car j’ai encore des projets.
La vie d’artiste est parsemée d’échecs. Peux-tu nous parler un peu de ton cas?
Évidemment, en général il y a des échecs et des déceptions un peu partout. Le plus important c’est d’être positif dans la tête en allant de l’avant. Les échecs et déceptions sont partout. Tous les jours que Dieu fait, personnellement, j’ai un moral d’enfer. C’est vrai qu’au départ je tenais compte de tous les petits détails, les ragots autour de moi. Mais j’ai appris à me donner un moral d’enfer. Du coup, tout me glisse sur la peau et n’atteint même pas mon cerveau.
Toujours sociable, joyeuse, dites –nous franchement la vraie face de Maï la Bombe ?
Je suis une femme ouverte à ceux qui le méritent, parce que je ne m’ouvre pas à tout le monde. Je suis une femme qui aime beaucoup rire, j’adore rire et ça c’est mon quotidien. Pour un petit truc, je ris, et je ris très mal, bêtement ce qui dérange quelques fois. Mais bon ça c’est moi, juste pour dire que je n’essais pas tricher. Quand ça me plaît, ça me plaît!!! Quand ça ne me plaît pas, ça ne me plaît pas !!! Il arrive que souvent tout le monde rigole de quelque chose et moi ça ne me dit rien. J’aime la bonne ambiance, je n’aime pas les endroits froids, les personnes froides. Je sais lire le manque de sincérité dans le regard, je sais observer. Finalement quand je le sais je n’approche plus cette personne. Quand bien même que je suis obligée. Je le fais parce que ce métier là m’a formé et m’a apprise à être hypocrite. Je ne suis pas hypocrite mais le métier m’a apprise à être hypocrite. Il y a tellement d’hypocrisie alors que ce sont des gens que t’es obligé de côtoyer à longueur de journée. Donc tu es obligé de jouer le jeu et avancer. Sinon moi, je suis une personne sans façon. Tous ceux qui me connaissent réellement savent que je suis quelqu’un sans problème. Je ne sors pas beaucoup. Je suis casanière. Mes amis se sont mes enfants.
Une anecdote qui vous a marqué durant votre carrière…
Je me souviens de la première fois que je me suis retrouvée au cinéma avec ‘’Bal poussière’’. Je ne savais pas comment m’y prendre et me voilà en pleins essais.Mais Dis donc!!! Comme je viens du théâtre et qu’au théâtre on parle fort contrairement au cinéma où il y à tout l’arsenal (micro et autres) tu n’a pas besoin de parler fort.Mais je dis, c’était une griotte, quand j’ai lancé le KIAÏ, l’ingénieur de son qui était un français a pris peur. Le monsieur est devenu rouge, il a tremblé et retirer son casque en disant ‘’qu’est-ce qu’elle a ?’’Il a fallut que le réalisateur lui dise :‘’Non, calmez-vous’’ Il est venu, il m’a dit MAï écoute t’es pas sur les planches, t’es pas au théâtre, tu as des micros, t’as vu ce qu’on t’as posés là donc t’as pas besoin de crier. Parle doucement, il va entendre car tout est déjà réglé. Je dis, ils se sont tous moqués de moi, tout le monde riait Côté théâtre, je me souviens une fois lors de nos tournées avec le « Soleil de Cocody », on est allé jouer à Daloa, et avec les problèmes de salle de spectacle et tout. On a eu une salle de cinéma dont on a créé des escaliers de fortune pour pouvoir au moins monter. En pleine scène, je devais faire mon entrée par la salle qui était rempli à l’époque. En montant les escaliers de fortune, je trébuche et me retrouve à terre. C’est toute la salle qui a crié, les gens ont pris peur, même tout ceux qui jouaient sur la scène sont descendus pour mon relever. La honte et la douleur combinée. Fallait-il arrêter le spectacle ? Je voulais créer une situation pour arrêter le spectacle mais après 5 minutes de douleurs dans les loges, je suis remontée pour terminer le spectacle. Mais après mes collègues artistes se sont copieusement moqués de moi. En fait se sont les deux choses qui m’ont le plus marqué
Un conseil à ceux qui ont envie de faire du cinéma où théâtre comme toi?
Force est de constater qu’aujourd’hui, avec un portable on peut tout faire, même tourner un film. Tout c’est facile aujourd’hui de contrairement à avant. Du coup, il y a une prolifération d’acteurs, mais je souhaiterais que chacun essais réellement de se former. Il y a par exemple des réalisateurs qui ont pris sur eux de faire des petites écoles pour donner des formations. Donc il serait bien pour chacun de se faire former, connaître au moins les rudiments (le B.A.BA), de savoir lire un personnage, le comprendre, l’incarner et tout. On ne vient pas pour lire un texte. On vient être acteur, être le personnage. Ainsi il est plus facile de parler.
Par Florence Edie
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