Santé sexuelle / Un plaidoyer pour l’avortement sécurisé
« Plaidoyer en faveur de la réduction de la mortalité maternelle en Côte d’Ivoire » tel est le thème qui a réuni récemment, au Palm Club Hôtel, sis à Abidjan-Cocody, décideurs politiques, administratifs et des jeunes et la société civile. Au cours de cette rencontre, il était question d’échanger sur les Droits en Santé Sexuelle et reproductive (DSSR), y compris les soins sécurisés d’avortement. S’inscrivant dans la célébration de la Journée Internationale du Droit à l’Avortement sécurisé, Adou Honorine, Présidente de l’ AGnDR a présenté le contexte des avortements en côte d’ivoire (les résultats de l’enquête PMA2020) aux participants en Côte d’Ivoire. Selon elle, il est temps que nos autorités prennent des dispositions pour adopter la loi. Car les chiffres sont alarmants. ‘’L’avortement clandestin est devenu un vrai phénomène de société et un problème de santé publique qui suscite même un marché informel savamment entretenu par des mains obscures. Le taux de mortalité maternelle étant de 645 décès pour 100.000 naissances vivantes. Un taux que nous pouvons réduire, si nous tous parlons d’une même voix sur la prise en charge complète et sécurisée des grossesses non désirées et à risques, conformément à l’article 14-2, C du Protocole de Maputo. ’’ dit-elle. Quant au Dr Doucrou Sosthène, de l’IPAS, il a plutôt invité nos gouvernants à opter pour sa légalisation comme le préconise l’AGnDR dans son plaidoyer. ‘’Les autorités devraient y songer pour le bonheur de plusieurs milliers de femmes. Face à cette situation qui perdure, nous sommes tous interpellés. Devons-nous continuer à regarder nos filles décédées dans des conditions malsaines ou choisir le médical’’.
A l’en croire, il est temps que l’on lutte pour les droits à l’avortement, l’importance de la vie des femmes en étant leur porte-voix. Avant d’ajouter que ‘’ La mortalité liée à l’avortement doit être un effet du passé dans notre pays. Les autorités devraient y songer pour le bonheur de plusieurs milliers de femmes’’.
Présent, Niava Bogui Innocent, Représentant Aimée Zebeyoux, Secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’Homme s’est dit conscient de la nécessité de la mise en application de l’avortement sécurisé. Séance tenante, il a promis transmettre le fruit des travaux à qui de droit et le résultat des plaidoyers seront connus. Après quoi, une projection de la situation du contexte sanitaire en Côte d’Ivoire sur l’avortement a été présenté. Il en ressort qu’il n’y a pas de cadre juridique pour la santé de la mère. Même si l’on note des avancées dans le code pénal (En son article 427, stipule qu’il n’y a pas d’infraction lorsque l’interruption de la grossesse est nécessitée par la sauvegarde de la vie de la mère gravement menacée » et le cas de viol où le médecin procure l’avortement à une victime à la demande de celle-ci).
Force est de constater que les femmes non instruites pratiquent plus l’avortement dangereux, parce que confrontées à des grossesses non voulues, plusieurs jeunes filles, s’aventurent dans des avortements non médicalisés, un risque qu’elles affrontent pour éviter d’essuyer des préjugés de la société et des stigmatisations. Alors que si la loi est adoptée, les avortements sont sans risque quand ils sont pratiqués selon une méthode recommandée par l’OMS et adaptée à la durée de la grossesse et quand la personne pratiquant l’avortement a les compétences nécessaires.
Amy N’Diaye
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